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Questions sans réponses au procès de Mike Duffy

OTTAWA – Qu’est-ce qu’une entreprise spécialisée dans les coffrages de béton a à voir avec des contrats concernant le bureau du sénateur Mike Duffy?

La réponse n’a pas été totalement révélée dans la salle d’audience d’Ottawa au 11e jour du procès du sénateur suspendu, mais les détails présentés cette semaine ajoutent un niveau de complexité supplémentaire à un procès déjà plutôt alambiqué.

Mike Duffy fait face à 31 chefs d’accusations pour fraude, corruption et abus de confiance. Certains sont liés aux 65 000 $ en contrats sénatoriaux attribués à son vieil ami Gerald Donohue, par l’entremise des compagnies de celui-ci, Maple Ridge Media et Ottawa ICF.

Une partie de la somme aurait ensuite été redistribuée par ces entreprises à des sous-traitants, entre autres le rédacteur de discours et journaliste L. Ian MacDonald, une boutique de photographie de l’Outaouais, un consultant politique, un entraîneur personnel et un bénévole du bureau sénatorial.

L’avocat de Mike Duffy a fait valoir que même s’ils étaient peu orthodoxes, tous les paiements en question étaient liés à des activités légitimes du Sénat et que son client n’avait jamais reçu de pots-de-vin en retour.

Ce qui laisse perplexe, c’est que M. Donohue, un ancien collègue de M. Duffy à CTV, ne pouvait pas gagner d’argent, car il recevait des prestations d’invalidité du gouvernement. Techniquement, il ne possédait pas Maple Ridge Media ou Ottawa ICF et ne travaillait pas pour ces entreprises, dont sa femme était la présidente prête-nom et son fils, un directeur.

Ottawa ICF se spécialise dans la vente et l’installation de coffrages de béton. En 2013, Gerald Donohue a dit dans un interrogatoire de police qu’il n’avait pas réalisé la majorité des travaux décrits dans les factures émises pour le Sénat et qu’il n’avait personnellement reçu aucun des 65 000 $ versés par l’institution.

Mardi, son fils Matt a assuré la cour qu’il ne savait absolument rien des transactions avec le Sénat. Il a témoigné que même s’il possédait 40 pour cent des parts de la compagnie familiale, il ne connaissait pas les détails des ententes entre son père et Mike Duffy. L’homme, qui est présentement sans emploi, n’a reconnu aucun des sous-traitants qui ont reçu des paiements.

Matt Donohue n’a pas non plus su expliquer pourquoi le nom de son père apparaissait sur autant de chèques d’Ottawa ICF, alors que celui-ci n’avait aucun rôle formel dans l’entreprise, et encore moins de pouvoirs de signature.

Gerald Donohue devait témoigner cette semaine, mais il a été hospitalisé la semaine dernière. Il est actuellement en convalescence à son domicile et ne pourra pas témoigner avant la semaine prochaine, a-t-on appris mardi matin au tribunal.

L’avocat de la défense, Donald Bayne, soutient que M. Donohue est un homme honnête dont l’image a été ternie au cours de ce procès. «Il veut donner sa version de toute cette histoire», a assuré l’avocat.

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