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Budget: des augmentations pour la GRC et le SCRS

OTTAWA – La Gendarmerie royale du Canada (GRC) et les agences d’espionnage et de surveillance des frontières ont récolté des centaines de millions de nouveaux dollars pour combattre le terrorisme, dans un budget fédéral qui a rappelé à la mémoire le meurtre de deux soldats canadiens à Saint-Jean-sur-Richelieu et Ottawa, en octobre.

L’engagement de 292,6 millions $ sur cinq ans fournira des ressources additionnelles à la GRC, au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) et à l’Agence des services frontaliers du Canada afin de combattre le terrorisme et le financement de groupes terroristes.

Ces nouveaux fonds sont une réplique aux critiques de l’opposition, qui soutenait que l’équipe canadienne de maintien de l’ordre était au bout du rouleau.

Tel que prévu, les conservateurs ont utilisé le budget pour présenter l’image d’un gouvernement protecteur de la sécurité des Canadiens, alors que le ministre des Finances, Joe Oliver, a rappelé que les djihadistes avaient «déclaré la guerre au Canada et aux Canadiens».

Le budget prévoit aussi un engagement de 12,5 millions $ sur cinq ans dans le Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité «afin qu’il continue à fournir des rapports indépendants et robustes» sur les activités du SCRS — une réponse mal déguisée aux critiques des néo-démocrates et des libéraux, selon qui la nouvelle loi antiterrorisme du gouvernement manque de supervision.

Un total de 94,4 millions $ a été promis au cours des cinq prochaines années afin de protéger des attaques les cybersystèmes et infrastructures essentielles du Canada. Le gouvernement souhaite s’assurer que «les cybersystèmes vitaux demeurent fiables et en sécurité» grâce à des mesures nécessitant de nouveaux plans de cybersécurité.

David Perry, analyste pour l’Institut canadien de la défense et des affaires étrangères, a mentionné que les nouveaux fonds représentaient seulement une augmentation annuelle de cinq pour cent du budget de Sécurité publique Canada.

«C’est de l’argent en plus, mais ce n’est pas la lune», a dit M. Perry.

Le budget inclut aussi 60,4 millions $ sur trois ans en appui à la sécurité sur la colline du Parlement, citant l’attaque du 22 octobre 2014, quand un tireur a abattu un soldat canadien au Monument commémoratif de guerre du Canada avant d’être lui-même abattu au parlement, dans l’édifice du Centre.

La police d’Ottawa a également obtenu 10 millions $ de plus sur cinq ans afin de gérer «son environnement unique».

«Notre gouvernement comprend la présence du danger et est déterminé à répondre de manière responsable, sans ambiguïté ni équivoque morale», a déclaré M. Oliver lors de son discours.

Il a déclaré que le nouveau financement donnait de nouvelles ressources à la GRC et au SCRS afin de non seulement enquêter et prévenir des attaques terroristes contre le Canada, mais aussi empêcher le groupe armé État islamique de rallier à sa cause de jeunes Canadiens vulnérables.

M. Oliver a aussi insisté sur le budget dévolu aux mesures de cybersécurité.

«Les menaces contre le Canada ne sont pas limitées à des djihadistes avec des fusils et des bombes. Nous devons aussi protéger les services vitaux et essentiels du Canada, incluant les systèmes financiers et les réseaux de communication», a mentionné le ministre des Finances.

En ce qui concerne la sécurité frontalière, le budget promet l’accroissement de l’utilisation de la biométrie afin d’identifier les voyageurs demandant un visa pour venir au Canada.

Le budget prévoit aussi 15,7 millions $ sur cinq ans pour augmenter l’autorisation de voyage électronique afin d’accélérer les vérifications des demandes de voyageurs à faible risque provenant du Brésil, de la Bulgarie, de la Roumanie et du Mexique.

Cette mesure semble avoir pour objectif de mettre fin à certaines disputes de visa qui pourraient avoir des conséquences économiques contre le gouvernement Harper.

Le visa imposé par le Canada au Mexique il y a quelques années a enragé son partenaire de l’ALENA, tandis que le visa pour les voyageurs provenant de la Roumanie et de la Bulgarie est vu par certains comme un obstacle à la ratification d’une importante entente de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne.

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