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Un budget fédéral mi-figue mi-raisin, selon Leitao

QUÉBEC – Bon pour le développement économique, décevant pour la santé et très insuffisant pour l’infrastructure: voilà la lecture préliminaire qu’a fait le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitao, du budget fédéral déposé mardi.

Il se réjouit notamment de la baisse annoncée des impôts pour les petites et moyennes entreprises (PME) — de 11 à 9 pour cent d’ici 2019 — de l’argent mis de côté pour les initiatives de transport collectif et de l’aide au secteur manufacturier.

«Il (le budget) contient de bonnes nouvelles en matière de développement économique qui favorise la croissance économique et des particuliers québécois».

Mais là où le bât blesse surtout, selon le ministre de Finances, c’est le maintien de la nouvelle formule fédérale de transferts en santé aux provinces, une situation pourtant connue depuis quelques années. M. Leitao s’est plaint qu’Ottawa a ignoré ses demandes à ce sujet et que la formule imposée par le gouvernement conservateur ne tient pas compte des différentes réalités démographiques des provinces.

Dès 2017-2018, la formule de calcul change et il aura un ralentissement de la croissance des transferts, a-t-il rappelé. Et cela, malgré le vieillissement de la population.

«L’impact devra être absorbé par nos budgets», a souligné M. Leitao.

Il assure que le Québec, allié avec d’autres provinces qui formulent la même critique, ont encore du temps pour faire changer d’idée Ottawa.

Quant aux initiatives de fractionnement du revenu pour les familles et l’augmentation du plafond annuel des cotisations au Compte d’épargne libre d’impôt (CÉLI), en le faisant passer de 5500 $ à 10 000 $, M. Leitao a été prudent, soulignant toutefois qu’il aurait fait d’autres choix. Il ne sait pas encore si le gouvernement québécois emboîtera le pas au fédéral sur le CÉLI.

Pour le Parti québécois, il y un contraste «saisissant» entre le budget fédéral de mardi et celui déposé par le gouvernement libéral du Québec.

Ottawa distribue des «bonbons électoraux» alors que le Québec a dévoilé un budget d’austérité, a déclaré le porte-parole péquiste en matière de Finances, Nicolas Marceau.

Il n’y a rien pour le Québec dans ce budget fédéral, a-t-il d’ailleurs déploré.

Mais ce n’est pas une surprise, a-t-il indiqué du même souffle, car le premier ministre Philippe Couillard n’a rien demandé.

«Même Jean Charest demandait plus!», a lancé M. Marceau.

La CAQ abonde dans son sens: le budget fédéral représente l’abandon des demandes des Québécois, a fait valoir le député François Bonnardel, porte-parole du parti en matière de Finances.

Il y a peu de mesures de développement économique spécifiques au Québec, parce que le premier ministre Couillard n’a pas jugé bon d’intervenir: «il préfère regarder passer la parade».

Il note aussi que contrairement à Philippe Couillard, Stephen Harper a réussi à faire du ménage dans ses finances «sans piger dans les poches des contribuables».

Quant à la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, elle espère qu’il s’agit là du dernier budget des conservateurs, au pouvoir à Ottawa depuis 2006.

Elle souligne que le fédéral peut bien se vanter d’avoir atteint cette année l’équilibre budgétaire, mais qu’il l’a réalisé sur le dos des travailleurs et des gens qui vivent dans la pauvreté.

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