Soutenez

Fadden défend la loi antiterroriste

OTTAWA – Les pouvoirs que veut donner le gouvernement fédéral au Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS) paraissent plus terrifiants qu’ils ne le sont en réalité, soutient le conseiller à la sécurité nationale Dick Fadden.

Selon M. Fadden, le projet de loi antiterroriste donnera au SCRS les capacités de tuer dans l’oeuf les complots des extrémistes. Des opposants au C-51 ont dénoncé l’idée de permettre à l’agence de renseignement de s’éloigner de sa mission première de cueillette d’informations et de se lancer activement dans des interventions.

L’ancien directeur du SCRS a affirmé lundi à un comité sénatorial que les agences de sécurité nationale pourraient adopter une approche plus subtile lorsqu’elles s’occuperaient des radicaux s’inspirant du djihad.

Le SCRS pourra notamment alerter les familles et les amis des présumés extrémistes. Il pourra aussi contrecarrer les plans de voyage d’un suspect, perturber les transactions bancaires et intervenir secrètement contre des sites Internet radicaux.

Si le projet de loi est adopté, la Gendarmerie royale du Canada pourra plus facilement obtenir un engagement à ne pas troubler l’ordre public afin de restreindre les déplacements de suspects. Ceux-ci pourront aussi être placés en détention préventive pendant une plus longue période.

M. Fadden mentionne que le SCRS pourra aussi envisager plusieurs options pour s’occuper d’une cargaison destinée à un pays ayant l’intention de s’en servir pour fabriquer une arme de destruction massive. «S’il peut trouver un moyen pour changer la technologie, la modifier ou la détruire alors qu’elle est encore au pays, cela peut être très, très utile.»

Il rejette la notion voulant que les agences de sécurité puissent utiliser la future loi pour viser tout mouvement, toute organisation, y compris les guides. «Il doit vraiment y avoir une menace contre la sécurité nationale. On prend cela très au sérieux.»

Mais l’optimisme de M. Fadden n’est pas partagé par tous.

Le directeur exécutif de Sierra Club Canada, John Bennett, a affirmé aux sénateurs que son organisation «pourrait facilement être la cible d’une enquête secrète» en vertu de la future loi.

«C’est déjà arrivé par le passé.»

Un autre opposant au projet de loi, Hara Rafiq, de la Fondation Quilliam, un groupe de réflexion britannique qui tente de contrer le discours extrémiste, a soutenu devant le comité sénatorial que «ce projet de loi ne parviendrait pas à combattre la radicalisation».

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.