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Alcool: le Nunavut pourrait assouplir ses lois

IQALUIT, Nunavut – Les politiciens du Nunavut analysent l’idée d’assouplir les lois pour permettre l’ouverture d’un premier commerce spécialisé dans la vente de bières et de vins — un sujet controversé qui fait l’objet de débats depuis plusieurs années dans le petit territoire.

La semaine dernière, les résidants d’Iqaluit, la capitale, se sont prononcés en faveur de l’ouverture du magasin; plus des deux tiers d’entre eux ont approuvé la motion.

Cependant, plusieurs intervenants persistent à croire que ce plus grand accès à l’alcool pourrait accroître les problèmes sociaux alors que le Nunavut est déjà aux prises avec un taux de criminalité important.

Les avocats et les policiers reconnaissent d’ailleurs que la majorité des infractions, dont les crimes de nature sexuelle et la violence conjugale, sont causées par les abus d’alcool et de drogues.

Le sous-ministre des Finances du territoire Chris D’Arcy reconnaît que les citoyens sont très polarisés sur cet enjeu sensible. Lors de la rencontre de trois heures avant le vote, seulement trois personnes s’étaient levées pour témoigner leur appui à cette mesure.

Selon lui, plusieurs citoyens plus âgés ont des mauvais souvenirs du dernier commerce d’alcool, qui avait finalement été fermé par le gouvernement en 1970.

«Tellement de blessures, tellement de douleur. Plusieurs d’entre eux ont de la difficulté à accepter cela», a indiqué M. D’Arcy.

L’alcool est strictement contrôlé au Nunavut.

Ses citoyens qui commandent les produits doivent attendre de trois à quatre jours avant de pouvoir aller les récupérer dans un entrepôt gouvernemental hautement sécurisé. Les produits sont onéreux — les résidants peuvent débourser jusqu’à 60 $ pour une caisse de 24 bouteilles de bière.

Ils peuvent aussi se procurer un permis d’importation d’alcool et commander eux-mêmes leurs boissons. Cette pratique entraîne des frais moindres, mais la réception prend autant de temps.

Certaines communautés ont même des comités où l’on choisit qui peut acheter de l’alcool, en quelle quantité et à quelle fréquence. Certaines régions, en théorie, n’acceptent pas une goutte d’alcool sur leur territoire.

Il existe cependant des revendeurs, selon M. D’Arcy, et le nouveau commerce pourrait aider à s’attaquer à ce problème.

Il s’agit d’un vieux débat au Nunavut, qui étudie cette question depuis une quinzaine d’années, sans que rien n’ait été fait.

Le cabinet du territoire sera appelé à trancher la question prochainement.

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