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Le sénateur Nolin exposé en chapelle ardente

OTTAWA – Plusieurs sénateurs se demandent qui, parmi eux, pourra remplacer un homme aussi engagé et rassembleur que l’était leur défunt président, Pierre Claude Nolin.

Le décès du président du Sénat du Canada survient à un moment où l’institution peine à retrouver ses lettres de noblesse, éclaboussée par le scandale des dépenses.

M. Nolin s’était saisi du dossier de la réforme de la Chambre haute à bras-le-corps dès sa nomination et avait appelé ses collègues à le suivre dans ses velléités de modernisation.

Sa mort, qui remonte à jeudi soir dernier, représente donc une lourde perte pour l’institution, ont reconnu les sénateurs qui sont venus lui rendre hommage à Ottawa.

«Tout le monde est remplaçable, mais ça va être difficile de trouver quelqu’un qui va pouvoir prendre la tâche qu’il avait commencée», a résumé le sénateur libéral québécois Dennis Dawson dans le foyer du Sénat, mardi.

«Il fallait voir comme les gens avaient un respect non partisan à son égard. C’est rare. Sur les quelque 80 sénateurs qui sont dans l’institution, très peu ont la réputation de faire passer celle-ci avant leur parti ou leur carrière personnelle. Pierre Claude avait cette réputation-là», a-t-il poursuivi.

Le leader du gouvernement conservateur au Sénat, Claude Carignan, a refusé de spéculer sur les candidats potentiels à la succession de Pierre Claude Nolin, se contentant de plaider que ses collègues et lui tâcheraient de mettre en oeuvre «la vision» du regretté président.

«Le président intérimaire va continuer jusqu’à la fin de la session, et après les élections, je pense que ça va être approprié, à ce moment-là, que le premier ministre nomme un nouveau président», a-t-il simplement affirmé.

Le sénateur conservateur Jacques Demers, qui a parlé d’une «énorme perte» pour le Sénat, voit celui qui assure l’intérim à la présidence, Leo Housakos, hériter éventuellement du trône.

«Il impressionne drôlement. Il est jeune, il fait ses classes et il est très professionnel», a plaidé l’ancien entraîneur du Canadien de Montréal.

M. Nolin, qui souffrait d’un cancer, s’est éteint jeudi soir dernier à l’âge de 64 ans.

Il était président du Sénat depuis quelques mois seulement mais il y siégeait depuis 1993. Le premier ministre progressiste-conservateur Brian Mulroney l’y avait nommé.

«Il avait ce que le président (français) François Mitterrand appelait la notion de l’État. Il respectait les institutions, il voulait les faire fonctionner», a expliqué l’ancien dirigeant en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne, vendredi dernier.

Le sénateur libéral Claude Joyal, qui a travaillé dans le camp du Non avec Pierre Claude Nolin lors de la campagne référendaire de 1995, abonde dans le même sens.

«C’était un véritable parlementaire. Il prenait son travail très à coeur et il venait au Sénat avec l’idée de faire une contribution», a-t-il expliqué.

La personne qui reprendra le flambeau à la présidence du Sénat devra faire preuve de la même détermination alors que l’institution cherche à redorer son blason, a indiqué M. Joyal.

Il faudra un sénateur «suffisamment expérimenté» et «suffisamment engagé dans l’institution» pour traverser une période «qui n’est pas facile pour personne», a-t-il dit.

Et un nouveau chapitre de la saga devrait s’ouvrir d’ici quelques semaines, puisque le vérificateur général du Canada a confirmé mardi qu’il devrait déposer son rapport sur la question au début juin.

Au bureau du premier ministre Stephen Harper, on n’a pas voulu préciser à quel moment un nouveau président pourrait être désigné.

«Le sénateur Housakos agira à titre de président intérimaire jusqu’à la nomination d’un nouveau président», a écrit dans un courriel l’attachée de presse du chef conservateur, Catherine Loubier.

M. Harper figurait parmi ceux qui ont défilé au Sénat, mardi, où la dépouille de Pierre Claude Nolin était exposée en chapelle ardente.

Plusieurs ministres conservateurs et députés de l’opposition l’ont imité.

L’épouse du défunt sénateur, Camille, ainsi que leurs trois enfants, étaient également sur place.

Les funérailles de M. Nolin auront lieu jeudi après-midi à la Basilique Notre-Dame de Montréal, ville dont il est originaire.

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