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Nombreux éléments dans la mire du vérificateur général

OTTAWA – Le vérificateur général du Canada s’inquiète de la qualité de vie dans plusieurs communautés autochtones, des efforts insuffisants afin de réhabiliter les détenus ainsi que de diverses mesures fiscales proposées par le gouvernement Harper.

Dans son rapport printanier dévoilé mardi, Michael Ferguson se penche sur plusieurs éléments qui risquent de se retrouver dans la plateforme électorale des conservateurs — la protection des Canadiens ainsi que la réduction de leur fardeau fiscal — en plus d’exposer des lacunes dans les affaires autochtones.

«Nous craignons qu’à défaut d’une intervention rapide visant à régler les problématiques que nous constatons aujourd’hui, il s’avère un jour que ces problématiques étaient les manifestations de problèmes plus graves», fait-il valoir dans un communiqué.

M. Ferguson estime que plusieurs crédits d’impôt, comme celui visant à stimuler l’activité chez les enfants, n’ont pas fait l’objet d’une évaluation assez approfondie.

Le rapport souligne également que Santé Canada ne peut pas confirmer que les communautés autochtones dans les régions éloignées du Manitoba et de l’Ontario auront un accès suffisant à des services médicaux adéquats.

Selon M. Ferguson, le Canada n’a pas de stratégie afin de contrer la résistance aux antibiotiques en raison d’un usage inadéquat de médicaments superpuissants.

Les éléments mis à jour par M. Ferguson ne sont pas des révélations pour les personnes vulnérables qui peinent à obtenir l’accès aux soins de santé, a affirmé le grand chef adjoint de la nation Nishnawbe Aski, Alvin Fiddler. «Ce rapport représente un fort acte d’accusation contre l’échec perpétuel du Canada à procurer (aux Autochtones) un système de soins de santé équitable et accessible.»

Santé Canada dit accepter les recommandations du vérificateur général, ce qui peut conduire à un réel progrès, selon la porte-parole libérale en matière de santé, Carolyn Bennett. «L’agence a déclaré publiquement ses intentions. Le processus ne peut qu’aller de l’avant. Nous avons besoin de lire le plan de Santé Canada».

M. Ferguson critique également le ministère de la Défense nationale ainsi que les Forces canadiennes de ne pas avoir suffisamment surveillé leur ancien ombudsman, qui a octroyé des contrats à des consultants sans les autorisations nécessaires en plus d’approuver certaines de ses propres dépenses médicales.

De plus, le rapport démontre que les délinquants à faible risque sont souvent en liberté vers la fin de leur peine et qu’ils font de moins en moins l’objet d’un suivi en raison des recommandations de Service correctionnel du Canada.

Plus de 80 pour cent des détenus demeurent derrière les barreaux après leur première date d’admissibilité à la libération conditionnelle, alors que de plus en plus de prisonniers d’établissements carcéraux à moyenne et haute sécurité sont directement remis en liberté.

Dans la plupart des cas, les intervenants concernés par le rapport de M. Ferguson reconnaissent qu’il y a des améliorations à apporter.

En ce qui a trait aux services de santé offerts dans les communautés autochtones, le document révèle qu’un seul des 45 membres du personnel infirmier d’un échantillon choisi avait suivi et réussi les cinq cours de formation obligatoires et exigés par Santé Canada sélectionnés à des fins d’examen.

«Nous sommes préoccupés par cette situation et pensons, si elle persiste, qu’elle pourrait affecter négativement les services offerts aux membres des Premières Nations», est-il écrit.

En ce qui a trait à l’examen de Service correctionnel du Canada, le rapport estime que la population est mieux protégée lorsque le système carcéral permet la réhabilitation d’un détenu avant que ce dernier ne soit remis en liberté.

Ses conclusions indiquent qu’en 2013-2014, les responsables de l’agence fédérale avaient moins souvent recommandé la mise en liberté conditionnelle anticipée de détenus à la Commission des libérations conditionnelles par rapport à 2011-2012.

Seulement un délinquant sur cinq avait obtenu une audience de libération conditionnelle dès la première occasion, alors que 54 pour cent ont été remis en liberté pour la première fois à leur date de libération d’office.

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