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Un documentaire sur Rehtaeh Parsons aux Hot Docs

TORONTO – Lorsqu’une documentariste lui a suggéré de participer à un film sur la mort de sa fille, Rehtaeh Parsons, Glen Canning a tout de suite accepté.

En fait, il se sent obligé de s’assurer que le plus de gens possible connaissent le tragique sort de sa fille: un viol présumé qui a entraîné des mois de cyberintimidation, puis sa tentative de suicide. Rehtaeh Parsons est morte à l’hôpital.

Durant un arrêt à Toronto pour faire la promotion du documentaire, qui sera notamment projeté au festival Hot Docs, M. Canning a confié qu’il ne pouvait tout simplement pas se taire.

Depuis la mort de sa fille en 2013, il consacre son temps à partager son histoire dans les écoles, les centres pour les victimes d’abus sexuels, les médias — partout où on veut bien l’écouter.

«No Place to Hide: The Rehtaeh Parsons Story», un film de 47 minutes de la réalisatrice Rama Rau, rassemble des images des vidéos familiales et des photos de la jeune fille lorsqu’elle était petite, ainsi que des entrevues avec des amis et des membres de sa famille qui se remémorent les dernières années difficiles de l’adolescente.

La famille de Rehtaeh Parsons soutient qu’elle a été agressée sexuellement en novembre 2011, puis intimidée durant des mois après qu’une photo du viol présumé a circulé à travers l’école. La police n’a pas porté d’accusations à ce moment.

Des accusations de pornographie juvénile ont éventuellement été portées après la mort de l’adolescente, deux ans plus tard. Un homme de 20 ans a plaidé coupable à une accusation de distribution d’une image sexuellement explicite et un autre, aussi âgé de 20 ans, a plaidé coupable pour avoir pris la photo.

M. Canning déplore que la justice et le système de santé aient laissé tomber sa fille, qui a par la suite été la cible de cyberintimidateurs qui ont mis en doute qu’elle ait été violée.

«Beaucoup de gens croient que l’histoire de Rehtaeh est connue, mais l’autre côté n’a jamais été raconté», affirme son père.

«Les gens doivent savoir que l’histoire de Rehtaeh est cet autre côté, qu’elle ne se souvient pas bien de ce qui s’est passé. L’autre côté (de l’histoire) est venu de ses agresseurs, ce qu’ils se disaient entre eux et disaient aux autres élèves, et les messages Facebook qu’ils ont publiés après que Rehtaeh est morte.»

M. Canning a regardé le documentaire devant public pour la première fois dimanche dernier, mais n’a pas été capable de le revoir le lendemain. Le mardi aussi, il a sauté la projection, mais il était présent pour une période de questions.

Ce sont ces rencontres avec des jeunes qui le poussent à constamment revivre ses pires moments. Récemment, lors d’une visite à Ottawa, il a rencontré un groupe de garçons du secondaire qui ont formé un groupe pacifiste, Man Up, lorsqu’ils ont entendu l’histoire de Rehtaeh. Cela lui donne espoir pour l’avenir.

«N’est-ce pas le changement dont nous avons besoin? N’est-ce pas là qu’il faut commencer?»

M. Canning a participé à deux autres documentaires, pour la télévision japonaise, et à un autre pour la chaîne CPAC.

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