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Drainville dénonce l'absence de Vandal

Pierre-Karl Peladeau, Bernard Drainville. Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot

QUÉBEC – L’absence de Thierry Vandal lundi à l’étude des crédits du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles a mis «en beau joual vert» le député péquiste Bernard Drainville.

Porte-parole de l’opposition officielle en matière d’énergie, le député de Marie-Victorin aurait voulu confronter l’ex-grand patron d’Hydro-Québec sur sa gouverne et ses conditions de retraite.

«Après 10 ans à la tête d’Hydro-Québec, il aurait été normal» que M. Vandal comparaisse devant les parlementaires, a fait valoir M. Drainville au début de la séance de travail.

«Je suis extrêmement surpris, fâché, pas mal en maudit qu’il ne soit pas là aujourd’hui», a-t-il insisté pour bien illustrer son mécontentement.

Hydro-Québec avait dépêché en commission le vice-président responsable des affaires publiques et gouvernementales, Pierre-Luc Desgagné.

Suspicieux, le nouvel allié de Pierre Karl Péladeau dans la course à la direction du Parti québécois s’est demandé si le gouvernement libéral n’avait pas manipulé l’horaire des travaux pour que les auditions se tiennent trois jours après le départ à la retraite de M. Vandal.

«Je me pose des questions sur la volonté de transparence de ce gouvernement», a-t-il dit, rappelant que le mandat de M. Vandal chez Hydro s’est terminé dans la controverse.

Il a cité pour exemples les enquêtes en cours de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) sur l’octroi de contrats par la société d’État et la cascade de départs de hauts dirigeants ces derniers mois.

Au cabinet du premier ministre, un porte-parole, Charles Robert, a nié toute manoeuvre partisane visant à écarter M. Vandal du débat. L’horaire de l’étude des crédits est établi de concert avec les partis d’opposition, a-t-il tenu à préciser.

M. Vandal a quitté officiellement ses fonctions de président-directeur général le 1er mai après avoir démissionné en janvier dernier au terme d’une décennie passée à la tête de la société d’État. Âgé de 55 ans, M. Vandal a eu droit à une indemnité de départ de 565 000 $ et empochera une rente de retraite de 450 000 $ par année indexée à vie.

M. Drainville a fait remarquer que l’indemnité de départ dont jouit aujourd’hui M. Vandal n’apparaissait pas au décret original du gouvernement en 2005. La clause a été ajoutée au deuxième décret émis en 2007 et reconduit en 2012, a-t-il relaté.

En vain, le parlementaire souverainiste a tenté de savoir qui était à l’origine de l’inclusion de cette clause généreuse.

«Il y a eu des négociations avec les emplois supérieurs, il y a eu également une ratification qui a été faite par le conseil d’administration (d’Hydro)», a répondu le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand, plaidant l’ignorance.

«À l’époque, je n’étais pas responsable d’Hydro-Québec, je n’étais pas ministre de l’Énergie. Il y a une négociation qui a eu lieu, tout simplement, et c’est comme ça que ça s’est fait», a-t-il résumé.

M. Drainville juge scandaleuses les conditions «princières» consenties à M. Vandal, surtout en cette période où, a-t-il ajouté, les travailleurs à revenu modeste sont frappés par les politiques d’austérité du gouvernement.

«Mettez-vous à la place du citoyen qui nous écoute, qui a de la misère à arriver, qui tire le diable par la queue et qui voit partir le président d’Hydro-Québec avec 1 million $», a soulevé M. Drainville, se disant «franchement en beau joual vert».

M. Arcand a rétorqué que le Parti québécois avait été au pouvoir pendant 18 mois entre 2012 et 2014 et qu’il n’avait pas jugé bon revoir les conditions de travail de M. Vandal.

«Un décret, ça peut se changer, ça peut être modifié. Son nouvel ami, le député de Saint-Jérôme (Pierre Karl Péladeau), a été président du conseil d’administration (d’Hydro-Québec) pendant une très longue période. Pourquoi, lui, ne l’a pas changé, s’il trouvait cela inacceptable?», a-t-il argué.

Le ministre n’a pas voulu dire si le prochain PDG d’Hydro-Québec profitera de conditions aussi avantageuses que son prédécesseur mais a assuré que le gouvernement «tient compte» des commentaires qui lui sont formulés à cet égard.

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