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Le module Dragon file vers la Station spatiale

Peter Rakobowchuk - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Le bras canadien Canadarm2 sera appelé à jouer un rôle central dans les prochains jours, à l’occasion d’une opération spatiale qualifiée d’historique.

La mission n’est toutefois pas sans risque.

Le bras canadien de la Station spatiale internationale (SSI) servira à attraper au vol la capsule Dragon, qui a quitté l’orbite de la Terre mardi matin. Le module spatial, fixé à l’extrémité de la fusée Falcon 9, a pris son envol depuis le Centre spatial Kennedy, à Cap Canaveral, en Floride, à 3h44. La capsule de la compagnie californienne SpaceX est la toute première de fabrication privée à se diriger vers la Station.

L’amarrage de la capsule Dragon à la SSI est prévu pour vendredi, et le bras canadien sera utilisé pour saisir l’engin et le fixer à la Station, lorsqu’il se trouvera à une distance d’environ huit à dix mètres. La capsule contient 450 kilogrammes de fret devant être déchargés à bord de la SSI.

Le vice-président d’un acteur important de l’industrie aérospatiale, la firme MacDonald Dettwiler and Associates (MDA), se réjouit de l’implication du secteur privé dans les activités orbitales.

Paul Cooper estime que le premier vol de SpaceX était non seulement un test, mais aussi la première étape pour créer un contexte de concurrence entre entreprises privées dans les missions spatiales.

Il précise que l’intervention du bras canadien dans cette mission sera des plus délicates, expliquant qu’il faut à tout prix éviter une collision entre Dragon et la SSI, qui a la taille d’un terrain de football.

Le robot Dextre de la société MDA, un appareil muni de caméras se trouvant déjà sur la Station, sera fixé à l’extrémité du bras canadien pour assurer plus de précision lors de l’opération.

La capsule contiendrait également les cendres de 308 défunts qui avaient un intérêt particulier pour l’espace. Leurs familles ont déboursé environ 3000 $ pour avoir le privilège de disperser les restes de leurs proches dans l’espace. Parmi les cendres contenues dans Dragon se trouvent celles d’un astronaute décédé en 2004, Gordon Cooper, du programme Mercury.

Dragon demeurera rattachée à la Station pendant 18 jours, marquant ainsi la première de plusieurs missions de ravitaillement des astronautes qui seront assurées par le secteur privé.

Le directeur des activités d’exploration spatiale de l’Agence spatiale canadienne (ASC), Pierre Jean, a souligné en entrevue l’étroite collaboration entre l’ASC et SpaceX.

Le bras canadien en sera ainsi à sa troisième capture de véhicule spatiale, mais jamais une capsule du type de celle de Dragon n’a été attrapée par le Canadarm, a-t-il précisé.

«Nous sommes optimistes quant au bon déroulement de cette mission», a mentionné M. Jean, ajoutant toutefois que l’opération pourrait être annulée advenant un risque pour la sécurité.

«SpaceX a investi beaucoup d’argent et d’énergie dans le développement de cette mission et ils ont fait tout ce qui était nécessaire pour que leur véhicule soit sécuritaire», a-t-il ajouté.

Le bras canadien a déjà été réquisitionné pour l’amarrage de modules de ravitaillement par le passé. Il s’agissait d’appareils de fabrication russe et japonaise qui s’enflammaient dans l’atmosphère après avoir été relâchés par le Canadarm.

«Le Dragon de SpaceX est construit de sorte qu’il pourra effectuer un retour sur Terre et ramener avec lui des marchandises», a précisé M. Jean.

Avec le retrait de la flotte américaine de navettes, l’an dernier, la NASA s’est tournée vers le secteur privé pour développer des systèmes de transport spatial.

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