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Pomerleau: le ménage est fait dans la construction

Photo: Graham Hughes/La Presse canadienne

MONTRÉAL – Le ménage est maintenant fait au sein des entreprises de construction du Québec. Le moment est venu de tourner la page sur les sombres années que l’industrie vient de connaître et de regarder vers l’avenir.

C’est le message qu’a livré, mardi, l’un des plus importants entrepreneurs de ce secteur, Pierre Pomerleau, président-directeur général de Pomerleau, devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Il prononçait d’ailleurs une allocution sur «l’après Commission Charbonneau» et les occasions et défis que cela représente.

Un peu comme les firmes de génie-conseil le font depuis plus d’un an, martelant que leurs façons de faire ont changé, que l’industrie en général a changé, M. Pomerleau a dit croire que oui, les entreprises de construction ont elles aussi changé et qu’elles se sont notamment dotées de codes d’éthique.

Au cours d’une rencontre avec la presse après son allocution, M. Pomerleau a dit croire que le ménage avait bel et bien été fait. «Je pense que oui. Je pense que la Commission Charbonneau, là, s’il y a quelqu’un qui n’a pas fait un ménage…», a-t-il lancé, sans terminer sa phrase.

«Aujourd’hui, c’est le temps de se tourner vers l’avenir et de regarder le futur. On a maintenant tous les ingrédients pour que cette industrie-là soit la plus propre au monde», a-t-il opiné.

Il a énuméré maints changements qui ont été apportés ou imposés à l’industrie, comme la Loi 1 sur l’intégrité en matière de contrats publics — «une des lois les plus sévères et les plus mordantes de la planète», selon lui.

Il a aussi rappelé les autorisations qui doivent être accordées par l’Autorité des marchés financiers pour pouvoir soumissionner sur un contrat public.

De même, selon M. Pomerleau, le thème de l’intégrité est devenu «omniprésent au sein des organismes et des entreprises».

De plus, les processus d’appels d’offres sont mieux surveillés, «ce qui rend franchement la fraude ou le manque d’objectivité quasi impossible», estime-t-il.

L’homme d’affaires juge aussi que «la délation interne est encouragée et récompensée».

Il rappelle également que le système de financement des partis politiques a été réformé.

M. Pomerleau, qui a décroché d’importants contrats dans d’autres provinces canadiennes, a déploré le fait que la réputation des entreprises québécoises de construction ait été éclaboussée par des scandales. Il n’a pu dire s’il avait vraiment perdu des contrats à cause de cette mauvaise réputation, mais il a relaté que des concurrents hors du Québec s’adressaient à des clients potentiels en leur demandant «really, est-ce que vous êtes vraiment sûrs que vous voulez travailler avec une compagnie québécoise? Vous n’avez pas entendu? Tu sais: la Commission, les pots-de-vin, la corruption?» a-t-il résumé.

Il reste que selon M. Pomerleau, l’heure est maintenant venue de tourner la page et de concurrencer non seulement les autres entreprises québécoises et canadiennes, mais aussi celles de l’étranger.

Il a proposé l’idée de tenir un sommet sur la construction et le génie au Québec. Cette idée avait toutefois déjà été lancée par les syndicats il y a plus d’un an — ils parlaient alors d’états généraux sur l’industrie de la construction — mais sitôt lancée, l’idée était tombée à plat, puisque ni les associations patronales ni le gouvernement n’avaient paru emballés.

Pomerleau réalise des projets dans les secteurs institutionnels — comme les hôpitaux universitaires —, industriels, commerciaux et du génie civil, de moyenne et de grande envergure, soit à titre d’entrepreneur général, soit à titre de gestionnaire de projet ou de gestionnaire de construction. L’entreprise a des bureaux à Saint-Jean (Terre-Neuve-et-Labrador), Halifax, Baie-Comeau, Saint-Georges, Québec, Saint-Nicolas, Montréal, Ottawa, Kingston, Toronto et Abbotsford.

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