Soutenez

Lutte au décrochage scolaire: les filles doivent être mieux scolarisées

La lutte contre le décrochage scolaire doit comprendre des mesures pour mieux scolariser les filles.

C’est l’une des conclusions d’une analyse rendue publique jeudi par la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) et l’organisme Relais-Femme.

«Le décrochage des femmes a des conséquences plus dramatiques [sur leur avenir que celui] des garçons, a expliqué la coordonnatrice de l’organisme Relais-Femmes, Lise Gervais. Agir sur le décrochage des filles a des effets bénéfiques pour tout le monde.»

En 2012, le regroupement syndical et l’organisme communautaire avaient réalisé une recherche sur les conséquences de décrochage des filles. Ils avaient alors établi un lien entre la faible scolarisation d’une mère et le décrochage scolaire de ses enfants.

Ayant approfondi l’analyse des résultats de leur recherche, ils ont conclu que «la pierre angulaire» de la lutte au décrochage scolaire devrait s’appuyer sur la scolarisation de femmes puisque celles-ci sont responsables en grande partie – 69% des familles biparentales et 76% des familles monoparentales – de l’aide aux devoirs. Pour ce faire, les gouvernements provincial et fédéral doivent s’investir dans la lutte à la pauvreté et le milieu scolaire doit combattre les stéréotypes sexuels. La FAE et le Relais-Femmes proposent également que les travailleurs sociaux et les psychologues effectuent un retour dans les écoles, ce qui permettrait d’aider les jeunes filles qui éprouvent des problèmes familiaux.

Le décrochage des garçons ne doit pas être mis de côté, ont insisté les deux organisations. «On ne nie pas ce phénomène, mais ce qu’on dit, c’est que si on veut lutter contre le décrochage scolaire, on ne peut pas faire fi du décrochage des filles parce qu’il a un effet sur la scolarisation des garçons», a dit la vice-présidente de la FAE, Joanne Bertrand.

Le formulaire long du recensement fédéral, qui a été aboli en 2010, devrait aussi être rétabli, d’après les deux organisations, puisque les données servaient à l’élaboration de programmes gouvernemen­taux. L’analyse des impacts des programmes gouvernementaux devrait aussi être faite systématiquement selon les sexes. «Ce n’est pas une option, c’est une obligation si on veut gérer correctement les fonds publics et prendre les bonnes décisions», a dit Mme Bertrand.

Le ministre de l’Éducation, François Blais réfléchit en ce moment à la possibilité d’adopter une politique de la réussite scolaire, a indiqué son attachée de presse, Julie White. M. Blais a déjà évoqué son intention d’augmenter les exigences dans les formations des enseignants et d’offrir davantage de stages aux élèves au cours de leur formation.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.