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C-51 à l’étude en comité sénatorial

Photo: The Canadian Press

OTTAWA – Le ministre fédéral de la Sécurité publique, Steven Blaney, a laissé entendre que le projet de loi C-51 aurait permis de porter des accusations contre les 10 jeunes récemment arrêtés parce que soupçonnés de vouloir se joindre aux djihadistes. Invité à étayer son argumentation, le ministre a toutefois rapidement reculé.

M. Blaney comparaissait encore une fois lundi devant un comité sénatorial qui étudie le projet de loi antiterroriste sur le point de devenir loi, malgré les nombreuses protestations. Certains s’inquiètent du trop grand pouvoir que C-51 donne aux agences de sécurité.

Le ministre et des sénateurs conservateurs membres du comité ont longuement commenté l’arrestation des 10 jeunes qui cherchaient à se joindre aux djihadistes. Arrêtés le 15 mai à Montréal, ils n’ont été accusés de rien.

À sa sortie du comité, le ministre Blaney a tenté d’expliquer quelle était la nécessité de C-51 si la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a pu effectuer ces arrestations alors que la loi n’est pas encore adoptée.

«Ces arrestations-là ont été faites en vertu d’une loi que nous avons mise en place — la loi pour combattre le terrorisme — (…) et comme vous avez vu, il y a certains seuils qui ne permettent pas de porter des accusations. (…) Il y a deux éléments dans C-51 qui nous permettent d’intervenir plus tôt dans le processus», a d’abord dit M. Blaney.

Poursuivi par les journalistes qui lui demandaient s’il voulait dire que C-51 aurait permis de porter des accusations dans ces cas, il s’est défilé.

«Ce n’est pas ce que je disais. Mais je n’ai pas répondu à cette question-là. C’est un scénario hypothétique. Je me sauve», a lancé le ministre avant de se mettre à courir pour s’éloigner.

Par ailleurs, durant son témoignage au comité sénatorial, le commissaire de la GRC, Bob Paulson, a confirmé que sa décision de mettre fin au projet Condor n’a pas été facile. Les enquêteurs du projet Condor avaient pour mission de pourchasser les criminels en cavale. Ces ressources servent dorénavant à la lutte antiterroriste.

«C’est pas évident, c’est certain», a dit le commissaire Paulson en réponse à une question du sénateur conservateur Jean-Guy Dagenais.

«On fait des analyses sur les priorités puis on met les gens à la priorité la plus dangereuse, la plus importante. (…) C’est pas plus compliqué que ça. On va continuer à faire ça. Puis, c’est tout ce qu’on peut faire», s’est justifié M. Paulson.

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