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UQTR: Blais montre la porte à la rectrice

QUÉBEC – Coup de faucille à la tête de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

Le ministre de l’Enseignement supérieur, François Blais, a montré mercredi la sortie à la rectrice Nadia Ghazzali et au président du conseil d’administration, Yves Tousignant. Les deux dirigeants ont été informés qu’ils n’avaient plus la confiance du ministre et ont choisi de remettre leur démission.

«Dans les circonstances, c’était un dénouement nécessaire, il fallait absolument passer à autre chose pour l’UQTR», a déclaré M. Blais, en point de presse, à l’issue de la séance hebdomadaire du conseil des ministres à Québec.

Le dépôt d’un rapport accablant de la vérificatrice générale Guylaine Leclerc sur la gestion de l’institution a servi de prétexte au ministre pour mettre fin au mandat de Mme Ghazzali, qui devait prendre fin en 2017.

«Il y a eu beaucoup de litiges au niveau de l’équipe de direction. Visiblement, elle n’a pas été en mesure de rassembler autour d’elle les personnes, de faire en sorte que les personnes la suivent dans sa vision», a précisé M. Blais.

Selon le ministre, Mme Ghazzali n’a droit à aucune indemnité de départ.

Dans son rapport rendu public mercredi, la vérificatrice générale souligne que Mme Ghazzali «n’a pas suivi toutes les saines pratiques de gestion» lors de la réorganisation administrative entreprise à l’UQTR. Mme Leclerc a aussi constaté des «manquements» dans le traitement d’un dossier éthique concernant la rectrice controversée.

Mme Ghazzali avait déjà été blâmée par une firme dans un audit externe pour ses «lacunes de gestion». Ces lacunes, confirmées dans le rapport de la vérificatrice, ont accentué les «tensions» au sein de l’équipe de direction et contribué à la «détérioration» du climat organisationnel.

La rectrice déchue se serait entre autres placée en situation de conflit d’intérêts en 2012 dans ses démarches pour transférer à l’UQTR une chaire de recherche dont elle était la titulaire. Le comité d’éthique et de déontologie des membres du conseil d’administration a suggéré l’imposition d’une sanction mais le c.a., par un vote très serré, a rejeté les conclusions du comité au printemps 2013.

Près de 200 000 $ de fonds publics ont été engloutis en honoraires juridiques dans ce dossier qui, selon la vérificatrice, aurait dû être référé au conseil des ministres _ la rectrice est une administratrice publique nommée par le gouvernement.

Quant à M. Tousignant, il était carrément inapte à occuper le poste de président du conseil d’administration de l’UQTR, étant donné ses fonctions d’élu municipal.

«Il est maire d’une petite municipalité et cela est incompatible avec une des règles de la Loi sur l’administration publique. On ne peut être à la fois président d’un conseil d’administration et maire élu», a dit le ministre Blais.

Le conseil des gouverneurs du réseau des universités du Québec se réunira dans les prochains jours pour décider de la suite des choses, a précisé le ministre.

Dans son rapport, la vérificatrice fait état de lacunes dans la gestion des projets immobiliers de l’UQTR, notamment celui du campus de Drummondville, ainsi que du centre de développement de l’excellence sportive. Mme Leclerc a noté l’absence d’un plan d’affaires complet et un suivi insuffisant auprès du conseil d’administration.

«C’est certain que c’est préoccupant, a soutenu la vérificatrice, en point de presse. Nous faisons part des déficiences mais pour ce qui est des sanctions et des conséquences, on ne peut pas répondre à ça.»

Dans un communiqué, Mme Ghazzali annonce pour sa part qu’elle compte retourner à l’enseignement universitaire des mathématiques.

«Depuis mon arrivée à l’Université en 2012, j’ai consacré toutes mes énergies à réaliser la mission d’enseignement, de recherche et de services à la communauté de l’établissement, tout en accordant une attention particulière au rayonnement à l’international, affirme Mme Ghazzi. Aussi, je suis fière de quitter en léguant une planification stratégique 2015-2020 qui permettra à l’UQTR de poursuivre sa croissance et d’atteindre son plein potentiel de développement.»

Quant à lui, M. Tousignant entend continuer à siéger comme administrateur au conseil d’administration de l’UQTR jusqu’à son remplacement.

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