Soutenez

PKP nuit au retour des Nordiques, dit Legault

PQ Leader Pierre Karl Peladeau speaks during question period, Tuesday, May 26, 2015, at the Quebec legislature. THE CANADIAN PRESS/Clement Allard Photo: Clement Allard/La Presse Canadienne
Alexandre Robillard - La Presse Canadienne

QUÉBEC – Les propriétaires fédéralistes du Canadien de Montréal et des Maple Leafs de Toronto ont des motivations politiques pour empêcher le conglomérat Québecor, dont le chef péquiste Pierre Karl Péladeau est l’actionnaire de contrôle, de ressusciter les Nordiques de Québec, a déclaré jeudi le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault.

Avant de se rendre à une réunion de ses députés, M. Legault a affirmé que ces deux propriétaires d’équipe de la Ligue nationale de hockey, qui ont le pouvoir de bloquer un retour de la LNH à Québec, verraient d’un mauvais oeil qu’un indépendantiste comme M. Péladeau obtienne une concession.

«Le fait que M. Péladeau soit un indépendantiste, on sait très bien que ce soit les propriétaires de Toronto ou les propriétaires du Canadien, c’est pas des indépendantistes et ils n’aiment pas ça l’indépendance du Québec», a-t-il dit.

Le conglomérat de M. Péladeau s’est engagé depuis 2011 à ramener à Québec une concession de la Ligue nationale de hockey dans un amphithéâtre, géré par Québecor, dont l’inauguration est prévue en septembre, après sa construction grâce à 400 millions $ de fonds publics.

M. Legault, qui ne prévoit pas le retour d’une équipe à court terme, a affirmé que les frères Geoff et Andrew Molson, qui possèdent le Canadien, ainsi que les entreprises de télécommunications Bell et Rogers, propriétaires des Maple Leafs, ont politiquement intérêt à empêcher toute transaction à Québec.

«Les propriétaires des équipes ont tous des droits de veto. Est-ce que ça leur tente les Molson de donner une équipe à M. Péladeau? Moi ce que j’entends à Montréal, c’est que tant que M. Péladeau sera là, ce sera difficile de lui donner une équipe», a-t-il dit.

La semaine dernière, M. Legault avait affirmé que la perspective que M. Péladeau devienne premier ministre nuit déjà aux investissements privés au Québec.

Le député péquiste Pascal Bérubé a situé l’intervention de M. Legault dans le contexte des deux élections partielles qui se déroulent à Québec, dans les circonscriptions de Jean-Talon et Chauveau, où M. Péladeau a été très présent au cours des derniers jours.

«On me dit que, dans Chauveau, ça ne va pas très bien pour la CAQ, a-t-il dit. Alors là, il y a plein de gens qui ont quitté la CAQ au cours des dernières années. D’ailleurs, on va rappeler que, s’il y a une partielle dans Chauveau, c’est toujours bien parce que Gérard Deltell ne voulait pas rester à la CAQ.»

M. Bérubé a rappelé que le gouvernement du premier ministre péquiste René Lévesque était au pouvoir quand les Nordiques se sont joints à la LNH en 1979.

«Ça montre, je pense, le désespoir de M. Legault, et c’est difficile pour nous, ses anciens collègues, de constater où il en est rendu dans son cheminement politique», a-t-il dit.

Questionné à son tour sur l’impact des débats politiques sur le retour d’une équipe à Québec, jeudi, le ministre libéral responsable de la région, Sam Hamad, a affirmé que la stabilité économique est un facteur important.

«Il ne faut pas être naïf, les conditions politiques, c’est la stabilité, et la stabilité, c’est un facteur important pour l’économie, on l’a dit souvent, a-t-il dit. Il y a deux facteurs importants pour les investissements, la stabilité et la prévisibilité. Quand quelqu’un veut investir au Québec, tant qu’il n’y a pas de stabilité, c’est sûr que les gens peuvent poser des questions.»

La semaine dernière, le premier ministre Philippe Couillard avait accusé M. Péladeau d’être une source d’instabilité économique avec le projet indépendantiste du PQ.

Au moment de l’annonce de la candidature de M. Péladeau dans la circonscription de Saint-Jérôme, au cours de la dernière campagne électorale, en mars 2014, M. Couillard avait lui aussi exprimé des craintes.

«Je suis inquiet de l’impact que ça aura sur la venue d’une équipe de hockey à Québec, je ne suis pas certain que ce sera bien reçu dans les bureaux de la Ligue nationale», avait-il dit.

Deux ans plus tôt, le chef libéral Jean Charest, en campagne lui aussi, avait tenu les mêmes propos que M. Couillard, dans lesquels M. Legault avait vu un signe de son désespoir.

«Je pense que M. Charest est un petit peu désespéré, avait-il dit en août 2012. C’est exagéré.»

En après-midi, lors d’un point de presse dans la circonscription de Chauveau, où l’élection partielle est prévue le 8 juin, M. Legault a précisé que la situation a changé depuis que M. Péladeau est devenu chef du PQ.

«Aujourd’hui le problème vient du fait que M. Péladeau est propriétaire et serait propriétaire de cette équipe des nouveaux Nordiques de Québec, a-t-il dit sur les ondes de Radio-Canada. J’ai eu une question ce matin, et moi je n’ai pas l’habitude d’être ‘langue de bois’.»

En matinée, alors qu’il commentait le projet de retour des Expos à Montréal, M. Legault a affirmé qu’il serait approprié de tirer des leçons de la situation à Québec, où le gouvernement québécois et la Ville de Québec ont construit une infrastructure avant d’avoir la confirmation qu’une équipe reviendra.

«Je pense qu’on devrait tirer une leçon de Québec et on devrait attendre d’avoir la confirmation d’une équipe avant d’investir des montants publics importants dans un nouveau stade», a-t-il dit.

L’attaché de presse du chef caquiste, Guillaume Simard-Leduc, a contacté par la suite La Presse Canadienne pour assurer que par ses propos, M. Legault ne remet pas en question le financement de la construction de l’amphithéâtre de Québec avant qu’une équipe soit de retour.

M. Deltell, ancien chef de l’Action démocratique du Québec qui a fusionné avec la CAQ, était d’avis que le secteur privé aurait dû investir davantage dans le projet.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.