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Ottawa abolit la «taxe tampon»

Prime Minister Stephen Harper answers a question during Question Period in the House of Commons in Ottawa on Thursday, May 28, 2015. THE CANADIAN PRESS/Sean Kilpatrick Photo: La Presse Canadienne

OTTAWA – La taxe fédérale sur les tampons et les serviettes sanitaires sera abolie le 1er juillet.

Le ministre des Finances, Joe Oliver, a déposé jeudi un avis de motion de voies et moyens afin d’officialiser le tout.

La taxe sur les produits et services (TPS) de 5 pour cent ne s’appliquera donc plus aux serviettes hygiéniques, tampons, ceintures hygiéniques, coupelles menstruelles et autres produits semblables dès juillet en vertu du dépôt de cette motion, a-t-on confirmé au ministère.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) revendique haut et fort la victoire dans ce dossier, que certains de ses députés portaient depuis un certain temps.

On s’attendait à ce que la mesure se retrouve dans le budget déposé le 21 avril dernier par le ministre Oliver, mais ce ne fut pas le cas.

Le NPD avait donc continué à talonner le gouvernement après le dépôt du budget fédéral, réussissant même à rallier les députés conservateurs à sa cause en faisant adopter une motion à la Chambre des communes le 11 mai dernier.

«C’est un gain pour les femmes et pour les personnes qui sont menstruées au Canada et au Québec, ça c’est clair», s’est réjouie la porte-parole du parti en matière de condition féminine, Mylène Freeman.

«C’est une taxe qui était injuste, ça visait vraiment une population en particulier», a-t-elle ajouté en point de presse à sa sortie de la Chambre des communes, jeudi après-midi.

La ministre d’État Michelle Rempel n’a pas voulu préciser pour quelle raison le gouvernement avait décidé de reporter cette annonce à plus tard plutôt que de l’inclure dans le budget.

«Je pense qu’il s’agit tout simplement d’une décision positive pour les Canadiennes, et cela s’inscrit dans la lignée du bilan (fiscal) de notre gouvernement», s’est contentée de déclarer le députée albertaine.

Les produits hygiéniques menstruels sont toujours assujettis à la taxe de vente du Québec (TVQ), dont le taux est actuellement fixé à 9,975 pour cent.

Le ministère québécois des Finances a laissé entendre qu’il pourrait emboîter le pas et éliminer lui aussi sa «taxe tampon».

«L’annonce du fédéral vient d’être faite, de notre côté on va prendre le temps d’analyser le tout», a écrit dans un courriel Andrée-Lyne Hallé, l’attachée de presse du ministre Carlos Leitao.

Mais «on peut facilement penser qu’on suivra comme c’est souvent le cas dans ce genre de changements sur les taxes», a-t-elle spécifié.

À Ottawa, on prévoit que cette mesure privera le trésor fédéral d’environ 25 millions $ annuellement, selon Stephanie Rubec, porte-parole au ministère des Finances.

L’abolition de la taxe sur ces produits féminins était réclamée depuis des années par des opposants qui jugeaient discriminatoire l’imposition d’une taxe sur un produit essentiel pour les femmes.

Le mouvement d’opposition est revenu à l’avant-scène cette année avec la mise en ligne d’une pétition qui a été signée par plus de 74 000 internautes.

L’instigatrice de cette pétition, Jill Piebiak, s’est dite «complètement renversée» par cette «immense victoire» en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

La Torontoise a dit s’être inspirée de campagnes similaires menées en Grande-Bretagne et en Australie, qui ont toutes deux attiré l’attention médiatique.

«Notre objectif initial était de recueillir 50 000 signatures, nous en avons eu 74 000. Puis, le NPD a fait adopter une motion, et nous voici avec cette annonce!», a-t-elle lancé.

Le débat sur la «taxe tampon» fait actuellement rage dans plusieurs pays, dont la Grande-Bretagne, la France et l’Australie.

Face à la pression populaire, le ministre australien des Finances, Joe Hockey, a signalé au cours des derniers jours qu’il envisageait son abolition.

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