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Pleins feux sur les tournages au Québec

Photo: Collaboration spéciale

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Qui a déjà mis les pieds à Montréal?

La vingtaine de tournages étrangers effectués au Québec en 2014 a généré 188M$ en retombées économiques, révèlent des données obtenues par TC Media auprès du Bureau du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ).

Et c’est sans compter les 36 productions québécoises, pour lesquelles les données ne sont pas connues.

Le tournage de films étrangers dans les cinq dernières années a généré pas moins de 1167M$, selon le BCTQ. Pour 2015, l’organisme estime que les retombées se situeront entre 208M$ et 280M$, dépendamment du nombre de tournages qui se concrétiseront. Ces données incluent les tournages pour la télévision.

À Montréal, où la grande majorité des productions s’installent, les retombées sont énormes. Pas moins de 75M$ y ont été investis. «Les productions étrangères jouent un rôle majeur en termes de retombées économiques, car on parle d’argent neuf investi au Québec, indique Daniel Bissonnette, du Bureau du cinéma et de la télévision de Montréal. C’est l’équivalent des retombées économiques de l’exportation.»

Ces effets bénéfiques prennent une tout autre proportion lorsque les équipes de tournage traversent les ponts pour parcourir les régions. Mis sur pied avant même celui du Québec, le Bureau du cinéma et de la télévision des Laurentides accueille annuellement environ la moitié des tournages étrangers qui se posent en sol québécois. Sa directrice, Marie-Josée Pilon, estime que les équipes de tournage ont généré des retombées de 85M$, tous médiums confondus, depuis la création du bureau en 1997. «Notre mandat est d’accueillir les équipes de tournage en travaillant auprès des municipalités, explique Mme Pilon. Nous avons aidé les municipalités à établir des politiques de tournage conviviales depuis trois ans. Résultat: déjà deux longs métrages en 2015 sur la dizaine qui ont été confirmés au Québec. Cela totalise 60 jours d’activités.»

«L’industrie du cinéma est un véritable coffre au trésor.» – Daniel Bissonnette, directeur du Bureau du cinéma et de la télévision de Montréal

Même son de cloche au Saguenay, région qui a enregistré des retombées de 16,2M$ depuis 2011, dont 7,5M$ investis dans la région, sans compter la création de 97 emplois directs et de 113 emplois indirects.

Selon Mme Pilon, les bénéfices qu’entraîne cette industrie vont bien au-delà des dollars et des emplois. La visibilité de la région dans les grands films lui apporte une certaine reconnaissance. Elle donne en exemple Wim Wenders qui, en 2013, a décidé de camper son scénario d’Every Thing Will Be Fine dans les Laurentides après avoir succombé au charme de la région. «Le film a ouvert la Berlinale, lance-t-elle. C’est immense comme visibilité!»

Tourner en région

Même si la vaste majorité des productions choisissent Montréal, certains tournages gagnent à se faire plutôt en régions. «Il faut tenir en compte le bassin de main-d’œuvre locale, les locations de lieux de tournage moins coûteuses, les délais de transport moins grands, car nous n’avons pas de trafic et un coût de la vie plus bas», fait valoir Geneviève Doré, conseillère en cinéma et télévision au bureau du développement touristique et des grands évènements de Québec.

Québec accueille toutefois plus de productions et de documentaires québécois qu’étrangers. Le tournage d’Il était une fois les Boys en 2013 fut un des plus gros des dernières années avec 11M$ de retombées économiques. «Ils ont tourné 30 des 34 journées de tournage à Québec, raconte Mme Doré. Sur le budget de 8,5M$, 4,5M$ ont été dépensés directement à Québec, en plus d’embaucher localement 115 des 160 travailleurs. C’est un bon ratio si on compte les 600 figurants, les 15 lieux de tournage visités, les 110 nuitées dans les hôtels et la location d’appartements pour une centaine de personnes.»

Création d’une main-d’œuvre

Une des richesses que créent les tournages étrangers est le transfert des connaissances. Michel Trudel, des Studios Mel’s, est catégorique: chaque fois qu’une production s’installe ici, le cinéma québécois s’enrichit. Un avis que partage Daniel Bissonnette, qui dirige le Bureau du cinéma et de la télévision de Montréal. «Souvent, les Américains essaient quelque chose de nouveau, et les gens qui travaillent avec eux sur les plateaux apprennent ces nouvelles techniques. Ils les recréent ensuite dans les productions québécoises. Le transfert d’expertise existe depuis la hausse des productions étrangères dans les années 1990.»

C’est ce qui a permis de tourner Nitro en 2006, en marge du succès de la série The Fast and the Furious. «On a pris des gens qui avaient acquis de l’expertise sur les plateaux étrangers. Ils étaient tellement enthousiastes à l’idée de travailler chez eux qu’ils nous ont fourni des ressources immenses», raconte le producteur Pierre Even.

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