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Bloc: le discours manque d’attrait, selon l’ancien chef Michel Gauthier

OTTAWA – L’ancien chef bloquiste Michel Gauthier se demande quel nouveau discours Gilles Duceppe pourra offrir aux électeurs québécois.

En entrevue avec la station radiophonique FM93, jeudi après-midi, il a dit avoir prévenu il y a plusieurs années M. Duceppe de la nécessité de renouveler et moderniser l’offre bloquiste.

«Je me rappelle avoir dit à quelques reprises à Gilles: ‘Il va falloir qu’on redéfinisse un discours un peu plus articulé, parce qu’à un moment donné, (…) il faut leur proposer (aux électeurs) quelque chose. J’avais pas trouvé la solution», a-t-il raconté jeudi après-midi.

Car si le discours du Bloc était efficace sur la question référendaire et dans le dossier du scandale des commandites, il a ensuite perdu de son efficacité, selon M. Gauthier.

«Et on a fait une bonne ‘job’. Les gens, d’ailleurs, nous appuyaient largement. Mais après ça, le discours s’est un peu affaibli», a-t-il fait valoir.

Michel Gauthier n’a par ailleurs pas apprécié que son ancien collègue ait comparé leur accession au poste de chef. Il dit n’avoir pas eu droit à un couronnement, contrairement à M. Duceppe.

«Heille, quand je suis arrivé à la tête du Bloc, c’est pas Lucien Bouchard qui s’est assis à côté de moi en conférence de presse et qui a dit aux journalistes: ‘Voici, je m’en vais à Québec et je nomme Michel Gauthier comme chef demain matin, pis vous entérinerez ça’ (…)», a-t-il lancé au micro.

«Ça n’a jamais été un couronnement. Moi j’ai gagné, j’ai fait une course au leadership et j’ai gagné, alors ce n’est pas du tout la même chose», a martelé M. Gauthier, qui a tenu les rênes de la formation souverainiste entre février 1996 et mars 1997, après le départ de Lucien Bouchard.

M. Duceppe a assuré jeudi avoir respecté les statuts du parti dans le cadre du transfert de pouvoirs avec son prédécesseur, Mario Beaulieu.

«Un instant, il y a le bureau de direction qui a agi selon les statuts du Bloc, il y aura un conseil général qui s’en vient et qui devra ratifier cela», a-t-il dit en conférence de presse au parlement.

«C’est arrivé dans le passé, et ça va être excessivement démocratique en respectant tous les statuts», a ajouté M. Duceppe, disant de toute façon «ne pas avoir entendu grand désaccord jusqu’à ce jour».

Michel Gauthier dit souhaiter la meilleure des chances à Gilles Duceppe et aux bloquistes pour les élections prévues le 19 octobre 2015, mais il prévient que ce ne sera «pas simple».

Investitures bloquistes

Pendant ce temps, sur le terrain, les préparatifs en prévision de la bataille électorale se poursuivent. Cinq assemblées d’investiture se dérouleront au cours du week-end — et le Parti québécois participe à l’effort de guerre.

D’abord, samedi matin, la péquiste Martine Ouellet prononcera un discours lors de l’assemblée d’investiture dans Longueuil—Charles-LeMoyne. Deux candidats, Philippe Cloutier et Suzanne Gagnon, sont sur les rangs.

À des centaines de kilomètres de là, le député péquiste Sylvain Gaudreault confirmera le même jour que son conseiller politique Jean-François Caron sera candidat sous la bannière bloquiste dans la circonscription de Jonquière.

Puis, dimanche matin, M. Gaudreault sera dans la circonscription de Salaberry—Suroît afin d’annoncer le retour en politique de l’ancienne députée bloquiste Claude DeBellefeuille. Il sera accompagné de Gilles Duceppe et de Mario Beaulieu.

Deux autres cérémonies d’investiture sont au programme dimanche.

Du côté de Manicouagan, où Marilène Gill sera désignée candidate par acclamation, l’investiture se fera en deux temps étant donné l’étendue de la circonscription. Le député et whip péquiste Marjolain Dufour livrera une allocution en avant-midi à Baie-Comeau, et sa collègue Lorraine Richard prendra la parole en après-midi à Sept-Îles.

Enfin, dimanche après-midi, Yanick Lefebvre sera lui aussi élu par acclamation, mais dans la circonscription de montréalaise d’Honoré-Mercier.

Le Bloc commencera donc la semaine prochaine avec un total de 32 candidats.

Gilles Duceppe s’est dit confiant de présenter un candidat dans chacune des 78 circonscriptions que compte le Québec.

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