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Un homme détenu par l'immigration meurt en Ontario

Photo: Archives | Métro

TORONTO – Un voile de mystère entourait vendredi la mort d’un homme détenu par les services d’immigration, alors que seules des informations fort vagues ont été communiquées, mais pas son identité, ni sa nationalité.

Les résultats d’autopsie sont toujours inconnus et les membres de la famille du défunt, qui n’a pas encore été inhumé, ont demandé de vivre leur deuil en privé, a indiqué leur avocat vendredi.

Selon Me Andrew Brouwer, il s’agit d’un grand choc pour ses proches, surtout qu’il était encore jeune, a-t-il souligné en entrevue avec La Presse Canadienne. Il reste encore beaucoup de questions sur la séquence des événements, a-t-il ajouté.

Or, un groupe militant qui côtoie les détenus a affirmé que l’homme était mort parce qu’il n’aurait pas reçu les soins appropriés liés à son diabète — mais Me Brouwer n’a pas confirmé cette version.

Le réseau End Immigration Detention reproche à l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) d’avoir manqué de transparence. Ils dénoncent aussi le fait que des personnes qui ne sont pas accusées soient emprisonnées ainsi.

Selon le porte-parole du groupe, Syed Hussan, l’ASFC a démontré qu’elle n’avait pas l’intention d’agir pour mettre fin à cette pratique.

Dans un très bref communiqué diffusé tard jeudi, l’ASFC a fait savoir que l’homme est mort à l’hôpital à Peterborough, en Ontario.

Le communiqué, transmis 18 heures après son décès, ne donne aucune information sur qui il était, d’où il venait ni sur les circonstances de sa détention et de son décès. Il est toutefois indiqué que sa famille a été contactée.

Des informations ont ensuite coulé au compte-goutte quelques heures plus tard, lorsque l’unité spéciale d’enquêtes de la province, qui se penche sur les décès et les blessures graves qui surviennent lorsqu’une personne est détenue par la police, a déclaré dans son propre communiqué qu’elle enquêtait sur cette affaire.

L’unité spéciale a dit que l’homme était âgé de 39 ans et était détenu au Centre correctionnel du Centre-Est à Lindsay, en Ontario.

Il a été admis au centre médical régional de Peterborough pour des raisons médicales sous escorte de la police locale et provinciale.

«Vers 1 h du matin, le jeudi 11 juin 2015, l’homme est devenu agité», a écrit l’unité spéciale. «À la demande du personnel médical, il a été maîtrisé par les agents et par des professionnels de la santé. Peu après, l’homme n’avait plus de signes vitaux et a ensuite été déclaré mort.»

Vendredi, la porte-parole de l’Agence des services frontaliers du Canada a refusé d’élaborer sur cette affaire puisqu’une enquête est en cours.

Le Service correctionnel du Canada ne dévoile pas le nom des personnes qui meurent en détention.

Monica Hudon, porte-parole de l’unité spéciale d’enquêtes de l’Ontario, a précisé qu’elle ne révélerait pas l’identité de l’homme à la demande de sa famille.

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