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Couillard songe à un remaniement ministériel

QUÉBEC – Philippe Couillard a laissé planer vendredi la possibilité d’un remaniement ministériel dans les prochaines semaines.

En point de presse à l’occasion de l’ajournement des travaux parlementaires pour la saison estivale, le premier ministre n’a pas écarté l’éventualité d’un brassage de cartes au sein de son équipe de ministres.

Le chef du gouvernement libéral a commencé par dire «qu’il n’avait pas de plan de cette nature» mais lorsqu’un reporter lui a demandé s’il fermait la porte à un remaniement d’ici l’automne, M. Couillard a répondu qu’il était «toujours en réflexion sur les façons d’améliorer son gouvernement».

Il a utilisé la même formule ouverte pour chaque question portant sur le sujet d’un remaniement de l’exécutif.

Fort d’une double victoire dans les élections complémentaires du 8 juin dernier, le gouvernement libéral a été rapidement rattrapé par l’actualité ces derniers jours.

L’épineuse question du tchador, qui avait semé la confusion chez les libéraux alors qu’ils siégeaient dans l’opposition, est revenue les hanter après le dépôt, plus tôt cette semaine, d’un projet de loi sur la neutralité de l’État.

La décision du gouvernement de ne pas interdire le port du tchador _ ce voile intégral qui ne laisse voir que le visage de la femme _ a été vertement critiquée par les partis d’opposition et nombre de commentateurs.

M. Couillard avait pourtant affirmé en 2014 que le tchador était un symbole «d’oppression de la femme», incompatible «avec l’exercice des services publics».

Devant la presse nationale, il a dû se défendre d’avoir retourné sa veste sur le sujet.

«Est-ce que j’aime ça, le tchador, comme message? Non, a dit le premier ministre. Maintenant, quelle est la solution légale, correcte, pour transformer cette opinion personnelle en action, c’est beaucoup plus compliqué qu’on le pense.»

Même en voulant aborder la question sous tous ses angles, un constat s’impose, a soutenu M. Couillard.

«Le tchador est interdit? Ça ne marche pas sur le plan légal. C’est beaucoup plus compliqué», a-t-il insisté.

Plus encore, le premier ministre estime que priver les femmes portant le tchador d’une possibilité d’intégrer le marché du travail n’apparaît «pas une bonne façon de lutter contre la radicalisation».

Comme il est d’usage à l’occasion des bilans de fin de session, M. Couillard a brossé un tableau dithyrambique des actions de son gouvernement au cours des derniers mois.

Il a notamment attribué à son gouvernement le mérite pour la création de 70 000 emplois au Québec depuis un an, la meilleure performance au Canada.

Pour le premier ministre, la «stabilité politique» est un ingrédient essentiel à la croissance et à ce chapitre, le discours indépendantiste affirmé du chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, est de mauvais augure, selon lui.

«Il n’y a rien de plus nerveux que 1 million de dollars d’investissement, a-t-il illustré. Il est clair qu’un changement aussi radical que celui proposé par le PQ, qui aurait tellement d’impact financier, économique, sur plusieurs années, n’est pas de nature à attirer l’investissement chez nous.»

Selon le député de Roberval, il importe d’envoyer «un message très fort à la communauté internationale que ce n’est pas dans cette direction que le Québec va».

Du reste, aux yeux de M. Couillard, l’affaire est entendue: la prochaine campagne électorale, en 2018, portera sur les enjeux du référendum et de la souveraineté. Il se défend d’agiter des épouvantails, renvoyant la balle au chef péquiste.

«Il a dit: la raison principale et unique de mon arrivée en politique, c’est la question de la séparation du Québec. Il remet ça sur la place publique comme étant clairement l’enjeu de la prochaine élection, a soulevé le premier ministre. Et ce n’est pas moi qui mets le sujet sur la table, c’est lui qui l’a mis par son arrivée.»

Depuis l’élection de 2014, l’austérité est la marque du Parti libéral du Québec. M. Couillard a convenu que les coupes en santé et en éducation donnaient parfois «des résultats sur le terrain qui ne nous plaisent pas à nous non plus».

Néanmoins, il a de nouveau justifié les compressions.

«La pire chose qu’on pourrait faire pour les services de santé et d’éducation, à part un autre référendum sur l’avenir du Québec, ce serait de laisser aller les finances publiques et d’avoir encore des déficits. Ça, c’est destructeur pour les personnes vulnérables également, il ne faut jamais oublier de le dire», a-t-il dit.

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