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Pensionnats pour autochtones: l'Alberta s'excuse

EDMONTON – La première ministre de l’Alberta, Rachel Notley, a présenté lundi les excuses solennelles de la province à tous les Indiens, Métis et Inuits victimes d’abus dans des pensionnats fédéraux, et elle a exhorté Ottawa à mettre sur pied une commission d’enquête nationale sur les femmes autochtones disparues ou assassinées au pays.

Dans un discours à l’Assemblée législative, Mme Notley a assuré les Autochtones que même si ce n’est pas l’Alberta qui a mis sur pied le régime des pensionnats, la province regrette tout le mal qui a été fait à des générations d’enfants forcés de fréquenter ces institutions fédérales. La première ministre néo-démocrate a rappelé que des députés qui siégeaient à l’époque dans cette chambre n’avaient rien dit, et la province s’excuse aujourd’hui pour ce silence.

Plus tôt ce mois-ci, la Commission de vérité et réconciliation du Canada a décrit plus d’un siècle d’abus envers des générations d’enfants autochtones, arrachés à leur famille par le gouvernement fédéral pour être «réformés» dans des pensionnats tenus par l’Église.

Le rapport accablant de la commission, rédigé à la suite d’entrevues avec des milliers de survivants, décrit comment ces enfants ont vécu d’abord la douleur extrême de la séparation, puis les abus physiques et psychologiques répétés subis en institutions. Les commissaires utilisent même le terme de «génocide culturel» pour qualifier ce système.

Selon la commission, plus de 6000 enfants — environ un sur 25 — sont morts dans ces pensionnats, jusqu’à la fermeture du tout dernier établissement, en 1996.

La commission a formulé 94 recommandations pour favoriser une réconciliation entre le Canada et ses Premières Nations, notamment sur la base de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.

La première ministre Notley a aussi pressé le gouvernement fédéral de déclencher une enquête nationale sur les femmes autochtones disparues ou assassinées au pays. Plusieurs organismes provinciaux, nationaux et internationaux — dont un comité des Nations unies — réclament d’Ottawa une telle enquête afin de découvrir, au-delà du travail policier, les racines de ce drame social, mais le gouvernement conservateur a toujours refusé.

La Gendarmerie royale du Canada a indiqué la semaine dernière que 1049 femmes autochtones avaient été assassinées depuis 1980, et que 175 autres étaient disparues. Selon la police, la plupart des femmes assassinées ont été tuées par un membre de leur famille ou un homme qu’elles connaissaient déjà.

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