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Julie Snyder abandonne la production d’émissions de télévision

Photo: Yves Provencher/Métro

La productrice Julie Snyder a annoncé lundi être «contrainte» à abandonner toutes les productions télévisuelles de sa boîte, Productions J.

Cette entreprise produisait quelques unes des émissions télévisées québécoises les plus populaires, tels La Voix et Star Académie.

«Je suis forcée d’abandonner la production d’émissions de Productions J, a-t-elle déclaré en point de presse. Ce n’est pas mon statut de productrice indépendante qui est mis en cause, ni la qualité de nos émissions.»

Mme Snyder affirme plutôt que la décision du gouvernement, en mars dernier, de lui retirer ses crédits d’impôts, lui lie les mains. Le gouvernement du premier ministre Philippe Couillard avait décidé de retirer les crédits d’impôts pour les producteurs qui sont liés à un diffuseur. Ces mesures avaient affecté Productions J, jugée proche du diffuseur TVA.

L’animatrice et productrice impute cette décision au fait qu’elle est présentement en couple avec le propriétaire de Québecor et chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau. TVA est une filiale de Québecor.

Mme Snyder fait valoir que son entreprise est indépendante de TVA, et que 100% de sa production était pour le compte de cette chaîne avant qu’elle ne rencontre M. Péladeau. Or, elle pouvait bénéficier de crédits d’impôts à l’époque, s’insurge-t-elle.

«C’est super dur, c’est mon bébé; c’est comme donner son bébé à quelqu’un d’autre.» – Julie Snyder, présidente de Productions J

En avril, M. Couillard avait nié vouloir pénaliser Productions J avec ces mesures. Il avait plutôt affirmé que le gouvernement péquiste de Pauline Marois avait modifié les critères d’admissions des crédits d’impôts en 2014 pour favoriser la boîte. Il n’en revenait qu’à «corriger» cette situation, selon lui.

«La prémisse même des propos [de Mme Snyder] est inexacte, a-t-il lancé sur les ondes de Radio-Canada. Maintenant, le terrain est égal pour tous les producteurs, liés ou pas à un diffuseur.»

D’après les estimations de Pierre Lampron, ancien président de la Société du développement des entreprises culturelles (SODEC), les crédits d’impôt peuvent représenter de 14% à 20% du budget d’une production télévisée. Il rajouté que le marché Québécois est trop petit pour que les boîtes de production ne se fient qu’à leurs revenus pour survivre.

Mme Snyder affirme qu’elle se concentrera désormais à trouver «de bonnes mains» à qui confier les émissions de Production J. Est-ce que les populaires émissions de Production J seront maintenant en danger de disparaître? «J’ai espoir qu’on ne doive pas se poser cette question», répond-elle, après un long moment d’hésitation.

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