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Officiellement 3016 itinérants à Montréal

MONTRÉAL – Le dénombrement officiel des personnes itinérantes à Montréal a donné le portrait précis de la situation réelle: il y avait 3016 itinérants le soir du 24 mars dernier.

Ce relevé officiel permet d’avoir un portrait plus juste de la situation, puisque les différents groupes et autorités avançaient souvent des chiffres sans être trop certains de leur justesse. Certains évoquaient plus de 20 000 itinérants, voire davantage.

De ce nombre officiel de 3016 «personnes en situation d’itinérance visible», 76 pour cent sont des hommes et même 93 pour cent chez ceux qui dorment à l’extérieur.

De même, 44 pour cent sont nés à Montréal et 16 pour cent sont nés ailleurs au Québec.

Les autochtones sont surreprésentés dans ces statistiques. En fait, 10 pour cent des personnes ainsi dénombrées sont autochtones, alors qu’ils ne représentent que 0,56 pour cent de la population.

Les Inuits aussi sont surreprésentés, puisqu’ils représentent 40 pour cent des autochtones en situation d’itinérance.

Et, à l’inverse, les immigrants représentent 10 pour cent des personnes dénombrées, alors qu’ils représentent 33,2 pour cent de la population de Montréal.

Aussi, les anciens combattants représentent six pour cent des personnes dénombrées.

Au chapitre des comparaisons avec les autres grandes villes canadiennes, Montréal a donc moins d’itinérants par tranche de 10 000 habitants que Vancouver, Edmonton et Calgary et un peu moins que Toronto. Mais Montréal a plus de gens qui passent la nuit à l’extérieur que Toronto et Calgary — toujours par tranche de 10 000 habitants.

Le dénombrement a été effectué par 700 bénévoles qui avaient été formés par le YMCA Montréal. Il a été réalisé avec l’expertise du Centre de recherche en santé mentale de l’Institut Douglas, qui a lui-même été mandaté par la Ville de Montréal.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, a souligné que cette recherche permettra de mieux comprendre la réalité de l’itinérance et d’adopter des mesures plus efficaces pour l’endiguer. Le dénombrement permettra également de savoir si le phénomène est en croissance ou non.

Dans son plan d’action, le maire Coderre prévoit ensuite nommer un Protecteur des personnes en situation d’itinérance. Celui-ci devra veiller à évaluer les mesures qui seront mises en place pour leur venir en aide. Il pourra aussi formuler des recommandations pour améliorer les services et les façons de faire.

Réagissant à ce premier dénombrement officiel des personnes itinérantes, le RAPSIM s’est dit «très critique» de ces données. Le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) affirme que cela «est loin de représenter un portrait fidèle de la situation actuelle».

«Il est faux de penser qu’on aura une vision d’ensemble du phénomène avec ce premier dénombrement», a commenté Bernard St-Jacques, du RAPSIM, par voie de communiqué.

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