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Complot contre VIA Rail: Raed Jaser motivé par sa dépendance à la drogue

Raed Jaser. John Mantha / La Presse Canadienne Photo: John Mantha

TORONTO – Le médecin qui a réalisé une évaluation psychiatrique de Raed Jaser, l’un des deux hommes reconnus coupables d’avoir comploté pour faire dérailler un train de passagers de VIA Rail entre New York et Toronto au profit d’un groupe terroriste, a affirmé que celui-ci était motivé par une forte dépendance à la drogue.

Le Dr Jess Ghannam a expliqué au tribunal de Toronto que Raed Jaser, 37 ans, ne présentait pas d’idéologie islamiste cohérente, mais qu’il trompait les gens parce qu’il tentait désespérément de continuer à se droguer.

Il a également fait valoir que Jaser était un bon candidat à la réhabilitation.

Le Dr Ghannam, un psychologue certifié et enseignant en psychologie clinique à l’Université de la Californie, à San Francisco, qui se spécialise dans les cas de terrorisme, a mené des entrevues avec les parents, le frère, la femme et la belle-soeur de l’accusé pour produire son évaluation psychiatrique.

Son témoignage a été entendu au cours de l’audience pour la détermination de la peine de Raed Jaser.

Raed Jaser et son coaccusé, Chiheb Esseghaier, ont été reconnus coupables en mars dernier de complot au profit d’un groupe terroriste en vue de commettre un meurtre, un crime dont la peine maximale est la prison à vie.

Ils ont également été reconnus coupables de six autre chefs d’accusations liés au terrorisme.

Le Dr Ghannam a conclu que Raed Jaser n’avait pas l’intention de blesser quiconque, et qu’il était motivé par sa dépendance à la drogue et par sa volonté de prendre soin de sa famille.

Le médecin a dit, lors de l’audience sur la peine, que Raed Jaser avait une dépendance «incapacitante» et qu’il aurait «tout fait pour se droguer».

M. Ghannam a témoigné dans d’autres affaires de terrorisme aux États-Unis et se spécialise dans le travail avec les réfugiés, les déplacés et les populations immigrantes du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et de l’Asie du Sud.

Il a décrit Raed Jaser — un résidant permanent d’origine palestinienne — comme un homme «brisé psychologiquement», mais qui avait une famille aimante et un «amour particulier des chats».

«Il aurait préféré dépenser le peu d’argent qu’il avait sur la nourriture pour chats, et pour nourrir les chats du voisinage ou même les chats sauvages, plutôt que de dépenser pour de la nourriture pour lui-même ou pour sa femme», a-t-il illustré.

«Plutôt que de tuer une fourmi ou une araignée dans son appartement, il la capturait et la libérait dans la nature», a-t-il poursuivi.

Selon ce qui a été dit en cour, l’homme aujourd’hui âgé de 37 ans avait déjà une consommation lourde de drogues à l’école secondaire.

M. Ghannam a affirmé que Raed Jaser consommait une grande variété de drogues, incluant acide, opium et marijuana, qu’il était presque constamment saoul et sous l’effet de la drogue et qu’il réalisait des stratagèmes pour faire de l’argent tout en travaillant comme chauffeur de limousine et de taxi.

Il a soutenu que lorsque Raed Jaser a commencé à garder la barbe longue et à fréquenter la mosquée en 2009, ses parents n’ont jamais cru qu’il était vraiment converti à l’islam, mais qu’il tentait plutôt de s’attirer de l’argent et des faveurs.

Durant le contre-interrogatoire, le procureur de la Couronne Croft Michaelson a contesté l’objectivité de M. Ghannam dans cette affaire, l’accusant de sauter aux conclusions concernant la dépendance aux drogues de Raed Jaser et de ne pas avoir pris suffisamment de notes durant ses entretiens avec l’accusé et des membres de sa famille.

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