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Des causes génétiques à la paralysie cérébrale

Sheryl Ubelacker - La Presse Canadienne

TORONTO – La paralysie cérébrale ne serait pas seulement causée par des lésions au cerveau du foetus; elle aurait aussi des origines génétiques dans au moins un cas sur dix, selon une étude canadienne.

L’auteur principal de l’étude et directeur du Centre de génomique appliquée de l’Hôpital pour enfants malades de Toronto, Stephen Scherer, a qualifié ses résultats de «stupéfiants» puisqu’ils contredisent les connaissances acquises sur le sujet. Les généticiens cliniciens n’ont même pas cru M. Scherer initialement lorsqu’il leur a présenté ses recherches, a-t-il souligné.

Traditionnellement, les experts croyaient que la paralysie cérébrale découlait d’un accident vasculaire cérébral ou d’une infection dans le cerveau du foetus — ou d’une asphyxie lors de la naissance d’un bébé.

Or, les examens génétiques d’enfants atteints à travers le Canada ont démontré que, dans 10 pour cent des cas, des modifications structurelles dans l’ADN semblaient avoir favorisé le développement du trouble.

L’équipe de recherche de M. Scherer, qui compte plusieurs médecins du Centre universitaire de santé McGill à Montréal, a effectué des tests sur 115 enfants affectés par la paralysie cérébrale et leurs parents. Leur étude a été publiée lundi dans le magazine scientifique Nature Communications.

Environ deux enfants sur 1000 sont affectés par ce trouble et environ 50 000 Canadiens vivent avec cette condition qui entraîne des handicaps moteurs, des spasmes musculaires et des mouvements involontaires. La paralysie cérébrale peut aussi causer des problèmes d’épilepsie et des difficultés d’apprentissage, de parole, d’audition et de vision.

Certains patients sont affectés légèrement alors que d’autres ne peuvent tout simplement pas marcher ou communiquer.

«Ce qui est vraiment intéressant ici, c’est que ce qui semblait être un trouble causé presque entièrement par l’environnement comporte aussi une facette génétique (…) C’est plutôt stimulant de savoir que nous apportons (une explication) à ces cas spontanés, dans lesquels les parents n’ont rien fait de mal», a expliqué Stephen Scherer.

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