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Lutte hépatite C: décès de la militante Parsons

Keith Doucette - La Presse Canadienne

HALIFAX – Une Canadienne qui a mené la grande lutte pour les droits des victimes de transfusions sanguines contaminées à l’hépatite C au Canada est morte samedi dernier.

Diane Forsyth — connue davantage sous son nom de fille, Parsons — est morte à Halifax à l’âge de 64 ans, a annoncé son avocate Dawna Ring.

Mme Parsons a été infectée à l’hépatite C lors d’une transfusion sanguine subie avant une chirurgie buccale, en 1989. Elle souffrait alors d’une maladie sanguine.

C’est elle qui a plus tard été la plaignante principale dans le recours collectif de 1,8 milliard $ au nom des Canadiens infectés par du sang et des produits sanguins contaminés.

«Dès le début de sa maladie, jusqu’au jour de sa mort, Diane s’est battue pour que des compensations suffisantes soient versées (…) aux victimes de l’exposition à l’hépatite C par le sang», a écrit son médecin de famille, Patricia Beresford.

En 1989, le Canada ne disposait pas d’une structure systématique de dépistage de l’hépatite C dans le sang et les produits sanguins. Dans les années 1980, des milliers de personnes au pays ont été infectées par le VIH et l’hépatite C après avoir reçu des transfusions de sang contaminées.

Le gouvernement canadien avait lancé une enquête publique en 1993 pour se pencher sur ces nombreux cas. Au terme de son enquête de quatre ans, le juge Horace Krever avait émis 50 recommandations dans son rapport.

Le règlement du recours collectif initié par Mme Parsons en 1998 n’a pas été sans controverse.

En vertu de l’entente de cour, les gouvernements fédéral et provincial devaient indemniser les victimes exposées à l’infection de 1986 à 1990. Ainsi, certaines personnes qui avaient été infectées avant 1986 ont été exclues parce qu’on croyait qu’il n’existait pas à l’époque de test pour détecter la présence du virus. Or, il a été découvert plus tard qu’il y avait de tels tests avant cette année-là.

Une autre entente de compensation avait été conclue en 2006 pour couvrir les victimes infectées avant 1986 et après 1990.

Des proches de Mme Parsons ont tenu à souligner son rôle important dans le combat des victimes.

Harvey T. Strosberg, qui était l’avocat principal du recours collectif, a qualifié la femme de «visionnaire». «Elle a fait confiance au système judiciaire et elle n’a pas été déçue. Des milliers de Canadiens ont pu en bénéficier parce qu’elle leur a pavé la voie», a-t-il indiqué par voie de communiqué.

Son avocate Dawna Ring a ajouté que sa cliente était généreuse de son temps même quand elle était très malade. «Diane a exposé sa vie privée au public pour sensibiliser tout le monde à l’hépatite C», a-t-elle affirmé.

Alexa McDonough, ancienne chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) et ancienne députée en Nouvelle-Écosse a aussi souligné l’importance de Mme Parsons pour les personnes affectées par le virus. «Diane s’est battue et a défendu la cause des autres qui luttaient contre l’hépatite C», a-t-elle écrit dans un communiqué.

Diane Parsons, qui était veuve de son premier époux, laisse dans le deuil son second époux, une fille, trois fils, une belle-fille, huit petits-enfants et deux arrière-petits-enfants. Ses funérailles doivent avoir lieu ce mercredi matin à Halifax.

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