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Demandes de Couillard: le PQ le trouve trop timoré

MONTRÉAL – L’opposition péquiste dénonce les demandes «mollassonnes» du premier ministre Philippe Couillard au gouvernement fédéral, en pleine campagne électorale, affirmant que la meilleure façon de ne rien obtenir est effectivement de ne rien demander.

Et la Coalition avenir Québec trouve aussi qu’il «manque d’ambition» pour le Québec.

Au cours d’une rencontre avec la presse portant sur un autre sujet, lundi à Montréal, le député péquiste Stéphane Bergeron, responsable du dossier des affaires intergouvernementales canadiennes, a ridiculisé la position du premier ministre Couillard, formulée la veille.

M. Couillard a adressé les demandes du Québec au gouvernement fédéral, dimanche devant les jeunes libéraux réunis en congrès, parmi lesquelles l’augmentation du financement fédéral des infrastructures, l’augmentation du Transfert fédéral pour la santé versé aux provinces et le rétablissement du financement de Radio-Canada.

Le premier ministre a aussi prévenu que si on lançait une ronde de négociations pour discuter de l’avenir du Sénat, le Québec s’attendrait à ce que ses demandes aussi soient alors abordées. Ses demandes ont aussi été adressées à l’ensemble des chefs des partis fédéraux en campagne électorale.

Le premier ministre du Québec a de plus prévenu qu’il s’agirait de sa seule sortie pendant la campagne électorale fédérale — ce que le député Bergeron a trouvé bien timoré.

M. Couillard s’en est ensuite pris aux souverainistes, affirmant qu’il ne leur céderait pas un pouce de terrain.

«Comme on ne veut pas trop en demander, de peur de se faire dire non, on présente une liste minimale, sans aucune condition, sans aucunes représailles, si tant est qu’on ne satisfait pas aux demandes du Québec. Et là, on s’imagine qu’on va obtenir davantage à travers une telle politique», a ironisé M. Bergeron.

«L’histoire nous démontre que ce n’est pas la façon d’obtenir quoi que ce soit de la part d’Ottawa. Si ça se trouve, c’est la meilleure façon d’obtenir ‘rien pantoute’. On ne peut rien obtenir si on ne demande rien. Et on a un gouvernement, actuellement, qui s’entête à ne rien demander. Alors on ne peut pas s’attendre à autre chose que de ne rien recevoir», a opiné le député péquiste.

Au-delà de ces demandes formulées par M. Couillard, M. Bergeron aurait aimé voir d’autres demandes précises du premier ministre sur le maintien du système de gestion de l’offre en matière agricole dans le cadre des négociations de commerce international, de même que sur le rétablissement des avantages fiscaux aux fonds de travailleurs de la part du gouvernement fédéral. Il aurait également voulu lire dans ces demandes l’opposition du gouvernement du Québec à la création d’une commission pancanadienne des valeurs mobilières.

À ses côtés, le chef bloquiste Gilles Duceppe a dit que le Bloc québécois est «le seul parti qui a toujours appuyé les consensus de l’Assemblée nationale» du Québec.

À la Coalition avenir Québec, le responsable de ce dossier, Benoit Charette, a aussi jugé ces demandes insuffisantes. «Philippe Couillard manque d’ambition pour le Québec. Il défend encore moins les intérêts du Québec que son prédécesseur, Jean Charest, en 2008 et 2011. Malheureusement, les libéraux sont de moins en moins exigeants dans leurs demandes envers les partis politiques fédéraux et c’est le Québec qui doit écoper», a déploré le député caquiste.

Lui aussi cite des dossiers manquants dans ces demandes du Québec, comme l’assujettissement des entreprises à charte fédérale aux principes de la Loi 101. Il déplore aussi le silence quant aux responsabilités du Québec en matière d’immigration.

À Québec, la députée péquiste Agnès Maltais a aussi exprimé sa déception. «On s’attendait à un positionnement plus ferme du gouvernement du Québec», a-t-elle critiqué, ajoutant aux sujets déjà énoncés par MM. Bergeron et Charette celui des oléoducs et, plus largement, celui du contrôle du Québec de son territoire.

Elle a par ailleurs qualifié de «burlesque» et d’«un peu ridicule» la sortie de M. Couillard sur le fait qu’il ne céderait pas un pouce de terrain aux souverainistes, «alors qu’il était temps de parler des besoins des Québécois» en s’adressant au gouvernement fédéral en campagne électorale. «Quand il ne veut pas parler de quelque chose, il parle de souveraineté», a critiqué Mme Maltais.

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