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Mulcair et Harper, même combat, selon Trudeau

Liberal Leader Justin Trudeau speaks to supporters during a campaign stop in Winnipeg on August 19, 2015. THE CANADIAN PRESS/John Woods Photo: John Woods / La Presse canadienne

MONTRÉAL — Paul Martin était de retour aux côtés de Justin Trudeau, vendredi, pour faire campagne au Québec et apporter une certaine crédibilité à l’équipe économique libérale. Mais emporté par sa fougue, l’ancien premier ministre est passé bien près de voler la vedette au jeune politicien.

Au cours d’un événement organisé dans la circonscription québécoise que représentait M. Martin aux Communes, maintenant renommée LaSalle-Émard-Verdun, l’ancien premier ministre — qui a été chassé du 24, promenade Sussex par Stephen Harper en 2006 — a livré un discours passionné et un argumentaire articulé pour pourfendre le bilan économique du gouvernement conservateur.

Celui qui est adulé par les libéraux pour avoir éliminé le déficit budgétaire au cours de son passage au ministère des Finances a directement interpellé les électeurs plus à gauche en lançant que le Nouveau Parti démocratique (NPD) se range du côté du gouvernement Harper en matière fiscale.

«Aujourd’hui, le Parti conservateur ne propose aucun investissement neuf et chose étonnante, les néo-démocrates sont du même avis. En d’autres mots, sous la gouverne de l’un ou l’autre de ces partis politiques, nous nous retrouverons à court de moyens pour poser les bases d’une croissance présente ou future», a-t-il clamé dans un discours d’une vingtaine de minutes.

«Selon les conservateurs, la réponse à une économie qui tourne au ralenti est de frapper plus fort, de couper plus et de ne rien faire pour favoriser la croissance, a-t-il poursuivi. Ça n’a aucun bon sens. On ne peut pas créer de l’emploi ou équilibrer un budget en mettant la croissance au neutre. Les conservateurs et le NPD se trompent de cible.»

M. Martin a martelé qu’en période de récession, il est primordial pour un gouvernement de continuer d’investir dans les secteurs clés de l’économie. Il en a profité pour vanter la proposition formulée jeudi par Justin Trudeau d’investir massivement dans l’économie, à travers, entre autres, un programme d’infrastructures dont le budget serait le double de ce qu’il est actuellement. Le plan libéral mènerait à des déficits budgétaires qui disparaîtraient en 2019.

«Ce qu’il faut comprendre, c’est que lorsque la demande est stagnante et que la population vieillit, l’investissement dans la croissance est la seule façon d’éviter une suite interminable de déficits comme celle que nous avons connue au cours des sept dernières années avec le conservateurs», a-t-il persiflé.

Emboîtant le pas à M. Martin, Justin Trudeau a également pris le NPD pour cible vendredi.

Depuis le début de la semaine, le chef libéral laisse entendre que Thomas Mulcair ment en faisant des promesses qu’il sait qu’il ne pourra pas tenir, comme celle d’équilibrer un premier budget. M. Trudeau est revenu à la charge, mettant son adversaire néo-démocrate dans le même panier que son rival conservateur.

«M. Mulcair vient juste de se rallier à M. Harper en promettant des coupures, de l’austérité et des promesses farfelues comme d’équilibrer le budget en abolissant le Sénat à temps pour le prochain budget», a-t-il déclaré.

«Il fabule complètement quand il nous dit qu’il va financer ces futurs surplus avec des négociations constitutionnelles sur l’abolition du Sénat, s’est-il amusé. Ben voyons donc. Les propos de M. Mulcair ne tiennent pas la route.»

Lorsqu’on lui a demandé s’il était à l’aise de se présenter plus à gauche que le NPD, M. Trudeau a répondu qu’il était très à l’aise d’être le seul à dire la vérité aux électeurs.

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