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Étiquetage: du bon et du moins bon, dit l'Ordre

MONTRÉAL – Santé Canada fait bien de resserrer les normes d’étiquetage nutritionnel, notamment pour le contenu en sucre, mais son projet doit être modifié sous certains aspects, estime l’Ordre professionnel des diététistes du Québec.

À la mi-juin, Santé Canada a annoncé une série de modifications à l’étiquetage nutritionnel, touchant par exemple la façon dont le sucre sous toutes ses formes est indiqué dans la liste des ingrédients. On proposait également d’ajouter un pourcentage de la valeur quotidienne de consommation de sucre.

Au cours d’une entrevue, mardi, Paule Bernier, présidente de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec, a d’abord salué l’inscription du sucre sous toutes ses formes, afin que le consommateur sache mieux à quoi s’en tenir avec les sucres qui ont différentes désignations.

Toutefois, l’ordre croit qu’en inscrivant une valeur quotidienne pour les sucres totaux, cela risque de nuire aux «bons» sucres, qui sont contenus naturellement dans les fruits, par exemple. L’Ordre estime qu’il faut distinguer les sucres ajoutés des sucres naturellement présents dans certains aliments.

«Prenez l’exemple des fruits en conserve ou congelés. Eux auront une étiquette nutritionnelle parce qu’il s’agit d’un produit transformé. Et si on regarde la composition en sucre, on va avoir une teneur élevée. Mais ce sont des sucres qui sont naturellement présents. Le consommateur qui part sur une lancée de vouloir couper les sucres peut avoir tendance à couper les aliments qui contiennent des sucres naturels, mais qui contiennent des fibres, des oligo-éléments, des minéraux et des vitamines», a déploré Mme Bernier.

Pour ce qui est des lipides, Santé Canada veut faire passer la valeur quotidienne de référence de 65 à 75 grammes. Cette valeur quotidienne de référence est en fait la quantité maximale d’un nutriment qu’une personne pourrait consommer dans une alimentation type.

L’Ordre des diétistes ne comprend tout simplement pas cette augmentation. «Dans la diète mixte des Canadiens, nous croyons que ce serait mieux de garder la valeur quotidienne à 65 grammes, d’autant plus qu’il n’y a pas de données scientifiques qui sous-tendent la justification pour l’augmenter à 75 grammes», a commenté Mme Bernier.

Ces modifications proposées par Santé Canada ont été publiées dans la Gazette du Canada à la mi-juin. Les groupes intéressés étaient invités à formuler leurs commentaires d’ici la fin du mois d’août.

La ministre fédérale de la Santé d’alors, Rona Ambrose, avait affirmé qu’avec ces modifications à l’étiquetage nutritionnel, «nulle part ailleurs qu’au Canada les consommateurs disposeront de ce genre de renseignements sur la teneur en sucre des aliments qu’ils mangent».

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