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Gilles Duceppe concentre ses attaques sur Mulcair

VARENNES, Qc — Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, place désormais le Nouveau Parti démocratique et son chef, Thomas Mulcair, comme principale cible de ses attaques dans l’espoir de reprendre du terrain perdu au Québec.

De passage à Varennes, en Montérégie, mardi matin, M. Duceppe n’a ciblé que le NPD dans une courte allocution à l’issue d’une visite dans une résidence de personnes âgées.

«Voter pour le NPD de Thomas Mulcair, c’est voter contre les intérêts du Québec», a-t-il conclu après avoir énuméré qu’un vote pour le NPD était un vote pour le pipeline Énergie Est, contre le rétablissement des transferts en santé et pour des politiques d’austérité comme celles des premiers ministres Stephen Harper et Philippe Couillard.

M. Duceppe avait toutefois débuté cette liste en disant que «voter pour le NPD, c’est voter contre la Loi 101».

Or, pas plus tard que vendredi dernier, alors qu’il faisait campagne à Montréal, Thomas Mulcair avait plutôt exprimé un appui inconditionnel à la Loi 101. «La Loi 101 est extrêmement pertinente», avait alors déclaré M. Mulcair en faisant l’apologie de la Charte de langue française et ajoutant qu’il était nécessaire de faire comprendre au Canada anglais «que c’est nécessaire de protéger le français, que c’est une lutte de tous les instants».

Par ailleurs, Gilles Duceppe a balayé du revers de la main un relevé du quotidien Le Devoir qui démontre que le NPD a appuyé 85 pour cent des résolutions unanimes de l’Assemblée nationale du Québec depuis 2011.

«Sur les 49 (motions de l’Assemblée nationale) il y en a plusieurs importantes qu’ils n’ont pas appuyées. Il faut regarder non seulement la quantité, mais la qualité des motions et nous, c’est 100 pour cent, ce n’est pas 85», a-t-il dit.

Gilles Duceppe a utilisé plusieurs exemples dans l’espoir de miner le soutien des néo-démocrates au Québec, qui ne se dément pas selon les sondages. Il a notamment évoqué le fait que les députés néo-démocrates du Québec s’étaient faits discrets lorsque le gouvernement Harper avait octroyé le contrat de construction des frégates aux chantiers maritimes de Vancouver et Halifax en ignorant celui de Lévis. Il est même remonté jusqu’au rapatriement de la Constitution en 1982 — que le NPD avait appuyé — pour soutenir son argumentaire.

Ce n’est qu’une fois invité à commenter le fait que le Canada se trouve en récession qu’il s’en est pris aux conservateurs de Stephen Harper.

«Ce sont les conséquences du plan économique de Stephen Harper, qui a fait reposer tout son plan sur l’exploitation du pétrole, plus particulièrement les sables bitumineux. On en a le résultat aujourd’hui», a-t-il dit.

Encore là, il a réservé quelques flèches aux néo-démocrates en avançant que «l’obstination et de M. Harper et de M. Mulcair d’atteindre l’équilibre budgétaire à tout prix» risquait d’aggraver la situation économique actuelle.

«Ce ne sont pas des mesures d’austérité (qu’il faut); c’est bien plutôt le temps que l’État investisse», a-t-il soutenu, se rangeant ainsi idéologiquement — sans le dire ouvertement — derrière l’approche du chef libéral Justin Trudeau.

Gilles Duceppe n’a par ailleurs pas nié les informations de Radio-Canada à l’effet que le Bloc n’avait ciblé qu’une trentaine de comtés sur 78, témoignant ainsi d’un certain pessimisme, mais il a précisé que cette approche stratégique précédait son retour à la tête du parti.

«Ce qui a été avancé, les 30, c’était avant que j’arrive et j’ai appris ça ce matin», a-t-il pris soin de préciser.

M. Duceppe a assuré qu’il était déterminé à faire campagne dans toutes les régions et tous les comtés, à l’exception évidemment d’une poignée d’entre eux où le Bloc n’a jamais réussi de percée, notamment dans l’Ouest de Montréal.

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