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Harper accusé d'être déconnecté de la réalité

Liberal leader Justin Trudeau responds to a question during a news conference Tuesday, September 1, 2015 in Gatineau, Que. THE CANADIAN PRESS/Paul Chiasson Photo: Paul Chiasson/The Canadian Press

GATINEAU, Qc — Stephen Harper aurait mieux fait d’investir dans les infrastructures et de baisser les impôts de la classe moyenne, croit Justin Trudeau, à la lumière des données confirmant que le Canada est en récession.

Même s’ils viennent d’apprendre qu’ils sont officiellement en récession, cela fait longtemps que les Canadiens savent que l’économie ne tourne pas rond, affirme le chef libéral.

M. Trudeau a entamé un séjour au Québec mardi par un arrêt à Gatineau, où il a accusé le chef conservateur Stephen Harper d’être déconnecté de la réalité.

Car à ses yeux, la récession se mesure de façon très concrète pour ceux qu’elle touche de plein fouet. «Ce n’est pas juste une question de chiffres. Il s’agit de votre emploi, de votre qualité de vie, des possibilités qui s’offriront à vos enfants et de l’argent que vous voulez mettre de côté pour votre retraite», a-t-il insisté.

Statistique Canada a confirmé mardi le recul du produit intérieur brut pendant deux trimestres consécutifs, plaçant le pays en récession technique. Si la majorité des analystes s’entendent sur le fait que la chute des prix des matières premières — principalement le pétrole et la gaz — a joué beaucoup dans ces mauvais résultats, M. Trudeau croit que M. Harper a sa part de responsabilité, notamment parce qu’il a peu agi pour diversifier l’économie.

Qu’aurait fait M. Trudeau s’il avait été dans les souliers de M. Harper l’an dernier? «Nous aurions baissé les impôts pour la classe moyenne en demandant un peu plus aux plus riches. Nous aurions investi plus en infrastructures immédiatement au lieu de promettre des investissements dans les années à venir», a-t-il répondu.

Les libéraux promettent d’injecter d’importantes sommes dans l’économie s’ils sont élus à Ottawa et sont prêts à assumer des budgets déficitaires jusqu’en 2019. Conservateurs et néo-démocrates assurent de leur côté qu’ils parviendront à équilibrer le budget s’ils sont au pouvoir. Il n’en faut pas plus pour M. Trudeau pour les mettre dans le même panier.

«M. Mulcair, lui, prétend vouloir présenter un gouvernement progressiste, mais pour ce faire, va suivre la façon de faire et le budget de M. Harper. C’est complètement irresponsable», a-t-il tranché.

Arrêts au Québec

Le chef libéral s’est arrêté en fin de matinée dans un Tim Horton de Gatineau, où il a serré des mains, pris des photos et discuté avec les clients rassemblés pour l’occasion.

Accompagné notamment du candidat libéral dans Hull-Aylmer, Greg Fergus, et de celui dans Gatineau, Steven MacKinnon, il a fait son chemin dans le café bondé, mais surtout rempli par des militants de la région.

L’un d’entre eux, Thomas Simpson, fraîchement diplômé de l’Université d’Ottawa, s’est inquiété du chômage chez les jeunes, évoquant ses amis qui n’arrivent pas à se trouver un emploi. La solution passe par des mesures de stimulation économique, mais aussi par des programmes de stage et de mentorat, a répondu le chef libéral, entre deux gorgées de café.

Après un arrêt à Laval en soirée, M. Trudeau reprend la route pour Trois-Rivières, puis Québec. Il y rencontrera notamment le maire de la ville, Régis Labeaume.

Le travail de séduction des libéraux au Québec est une lourde tâche. Depuis l’expulsion de Massimo Pacceti du caucus au printemps, seulement sept sièges québécois sur 75 sont occupés par des libéraux à la Chambre des communes. Cela inclut Saint-Maurice-Champlain, actuellement détenu par la transfuge néo-démocrate Lise St-Denis qui ne se représente pas, et Papineau, la circonscription de M. Trudeau.

Le défi sera particulièrement intense hors de la région de Montréal.

Trudeau interrompu

En soirée, M. Trudeau a participé à un ralliement dans la circonscription de Vimy, à Laval, où il a été interrompu par une résidante montréalaise, Kristen Perry.

«Qu’en est-il des changements climatiques ?», a-t-elle demandé, en hurlant.

M. Trudeau a prié Mme Perry de lui d’être plus précise dans sa question.

La dame n’a pas été expulsée de la salle où se déroulait le ralliement.

«Je lui ai demandé s’il déposerait une cible pour la réduction des gaz à effets de serre à l’occasion de la conférence de Paris (sur les changements climatiques), cet automne, a-t-elle dit aux journalistes. Comme il n’a pas vraiment répondu à la question, nous continuerons de lui poser.»

Mme Perry a assuré qu’elle ne collaborait pas avec un groupe écologiste.

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