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Pas de crise à la CAQ, soutient Legault

SCOTT, Qc – «Il n’y a pas de crise à la CAQ», assure son chef François Legault, malgré les déboires des derniers mois qui l’incitent à opérer un autre virage vers un «retour aux sources».

Au caucus présessionnel de son parti mardi, à Scott, en Beauce, M. Legault a défendu son autorité, contestée par Sylvie Roy, une députée qui a claqué la porte de la formation la semaine dernière pour siéger à titre d’indépendante.

Ce revers s’ajoute au départ de Gérard Deltell au printemps et à une défaite douloureuse qui a suivi en juin dans une complémentaire dans la circonscription de Chauveau qu’il a laissée vacante.

Dans une conférence de presse avant de rencontrer ses députés, M. Legault a indiqué que son parti arrive «à maturité», mais qu’il traverse une «période de transition» causée par l’arrivée du chef péquiste Pierre Karl Péladeau.

Questionné sur son autorité et son style de direction, il a nié que la Coalition avenir Québec traverse un orage.

«Il n’y a pas de crise à la CAQ», a-t-il affirmé.

Néanmoins, le parti a soigneusement choisi les députés qui sont venus parler à la presse parlementaire durant leur pause de l’après-midi, tandis que leurs collègues sont restés enfermés dans la salle de réunion.

Nathalie Roy, Jean-François Roberge, François Paradis et Éric Caire sont venus successivement dire qu’il n’y avait pas de problème à la CAQ.

Sylvie Roy a contesté l’autorité de son chef et soutient qu’il est déconnecté. Elle affirme aussi que la greffe avec l’ancienne Action démocratique du Québec n’a pas fonctionné. La CAQ reproche plutôt à Mme Roy des problèmes de comportement.

Éric Caire, lui-même un ancien adéquiste, ne partage pas le point de vue de son ancienne collègue, qu’il considère encore comme son «amie». Il a dit ne jamais avoir été témoin de ses problèmes de comportement.

François Paradis, un de ses collègues, dit ne jamais avoir été non plus témoin des problèmes de Sylvie Roy.

«Dans le caucus, on est triste que les choses se terminent ainsi, a déclaré Nathalie Roy. On aime Sylvie. Ce n’est pas ce qu’on voulait. Mais on lui souhaite le mieux. (…). Le caucus est plus uni que jamais, plus en forme que jamais.»

M. Legault a sans cesse répété qu’il avait tout dit ce qu’il avait à dire dans ce dossier et qu’il avait exercé ses responsabilités, mais il n’a pu s’empêcher de décocher des flèches visant son ancienne collègue. Les départs successifs dans son parti, Gérard Deltell et Sylvie Roy, ne se comparent pas, selon lui.

«On ne peut pas comparer ça avec le départ de M. Deltell, parce qu’il remplissait très bien ses fonctions», a-t-il dit.

Le chef caquiste sent le besoin de revenir aux racines de la formation en mettant l’accent sur l’éducation, un thème qu’il avait privilégié au scrutin de 2012.

«On veut revenir à nos sources, a-t-il déclaré. On avait fait des choix dans les dernières années. On a beaucoup parlé du ménage, mais les gens n’ont pas beaucoup parlé du Projet Saint-Laurent, de nos propositions en éducation.»

Quant à savoir ce qui avait amené le parti à s’éloigner de ses racines, «c’est le choix des sujets, autant par nous que par ceux qui nous écoutent», a indiqué M. Legault.

Il a confié à son député Jean-François Roberge la mission de faire une grande tournée de consultation dans les écoles, cégeps et universités pour mettre à jour les propositions du parti.

François Legault en a dès lors profité pour accorder son appui aux parents et enseignants qui ont manifesté contre les compressions dans les écoles publiques.

«C’est un manque de vision épouvantable (de la part du gouvernement)», a-t-il dit.

«C’est incohérent de souhaiter valoriser l’éducation, comme le dit le ministre de l’Éducation, et de geler leurs salaires», a poursuivi le chef caquiste, en faisant allusion aux offres salariales du gouvernement au secteur public.

Lui qui défendait en 2012 une hausse des salaires des enseignants persiste dans cette direction, mais du même souffle, il a plaidé pour le «cas par cas» en ce qui a trait aux offres salariales dans les autres catégories d’emploi du secteur public.

Le chef caquiste a aussi annoncé que son parti allait reprendre position sur la question nationale, un enjeu presque tabou à la CAQ, coincée entre la souveraineté défendue par le Parti québécois et le fédéralisme par le Parti libéral du Québec.

«Le contexte politique a changé, a-t-il justifié. L’arrivée de Pierre Karl Péladeau change la donne. (…) On subit une situation qui est temporaire. Il faut réagir face à ça.»

M. Legault a fait savoir qu’il allait faire connaître la nouveau positionnement constitutionnel de la CAQ mercredi, au terme du caucus.

Il a déjà en partie mis la table en commentant le rapport Robillard, qui recommande de confier à Ottawa la perception d’une partie des impôts du Québec.

Le chef de la CAQ s’y oppose avec vigueur. «On a besoin de plus d’autonomie. On n’ira pas céder la perception des impôts à Ottawa», a-t-il dit.

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