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Une circonscription ontarienne très convoitée

Jennifer Ditchburn - La Presse Canadienne

NORTH BAY, Ont. — Sur les cartes des centres de planification stratégique des partis politiques, la circonscription de Nipissing-Timiskaming, dans le nord-est de l’Ontario, a probablement été encerclée à plusieurs reprises — et en couleur.

Elle pourrait être le site d’une bataille qui, le soir des élections, projetterait un portrait assez exact du pouvoir durable des conservateurs, ce qu’il reste de souffle au Parti libéral, la force réelle de l’élan du NPD et si le vote stratégique est vraiment quelque chose de pertinent.

Le chef conservateur Stephen Harper va visiter la circonscription mercredi, le chef néo-démocrate y est allé quelques jours avant le déclenchement des élections et il est prévu que Justin Trudeau se rende bientôt sur les rives du lac Nipissing.

Les chiffres de la dernière élection expliquent en partie l’intérêt plus grand qu’ont les chefs pour la circonscription cette fois-ci.

Le conservateur Jay Aspin avait battu le député sortant libéral Anthony Rota par seulement 18 voix en 2011, la plus petite marge au pays. M. Rota veut sa revanche en 2015.

Le NPD, pendant ce temps, a obtenu un de ses records dans la circonscription en 2011, atteignant 21 pour cent des voix dans un secteur qui a toujours oscillé entre le rouge et le bleu. Lorsque les néo-démocrates parlent de cette élection, ils mettent Nipissing-Timiskaming dans la catégorie des «peut-être».

Cela signifie que le fractionnement des votes et le potentiel pour le vote stratégique trottent dans la tête de tous les candidats.

«Aux portes, on entend de plus en plus que les gens qui ont déjà voté pour les libéraux considèrent maintenant le NPD pour la première fois et voient Tom Mulcair comme celui qui va battre Stephen Harper», a dit la candidate-recrue pour le NPD Kathleen Jodouin, une coordinatrice de programmes au Comité du SIDA de North Bay.

Et alors que M. Aspin a probablement offert une belle surprise aux conservateurs la dernière fois, ils ne prennent pas de chances cette fois-ci.

Le candidat, qui n’a pas répondu à des demandes d’entrevues, a fait 12 annonces de financement fédéral en 22 jours en juillet et a été l’hôte de trois ministres du cabinet.

Un déclin dans le secteur des ressources naturelles a fait mal à l’économie locale. Les prestataires d’assurance-chômage et de bien-être social ont augmenté, tout comme ceux qui ont besoin d’aide alimentaire pour boucler leurs fins de mois.

Le paysage de la circonscription a changé depuis 2011.

Ses limites ont été redessinées d’une manière qui favorise en théorie les libéraux ou le NPD en incluant une plus grande partie de la réserve de Nipissing 10 et en contournant deux cantons «conservateurs».

Le chef de la Première Nation de Nipissing Scott McLeod ne fait pas de secret du fait que sa communauté va penser stratégiquement en votant — soit pour le Parti libéral ou pour le NPD.

«On va devoir attendre et voir comment se déroule l’élection mais je crois qu’il est encore tôt pour dire stratégiquement comment notre vote va le plus compter, sans courir le risque de fractionner le vote», a dit M. Mcleod.

Et c’est justement ce genre de réflexion sur le vote stratégique qui fait dire au libéral Anthony Rota que les électeurs doivent réfléchir sérieusement à leurs choix au bureau de scrutin.

«Le NPD a une présence, pas très forte, mais quand même une présence. Et cela peut être juste assez pour saisir suffisamment de votes pour permettre aux conservateurs de rentrer à nouveau», a-t-il dit.

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