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Déclaration unique: Trudeau ouvert

Liberal Leader Justin Trudeau speaks to supporters during a campaign stop in Winnipeg on August 19, 2015. THE CANADIAN PRESS/John Woods Photo: John Woods / La Presse canadienne

QUÉBEC — Le chef libéral Justin Trudeau a ouvert la porte, mercredi, à des discussions vers une fusion des déclarations de revenus fédérale et québécoise.

Lors d’un point de presse, M. Trudeau n’a cependant pas donné d’indication sur la possibilité que le traitement soit confié à Revenu Québec ou à l’Agence du revenu du Canada (ARC).

Le chef libéral a affirmé que ces discussions sont possibles dans le but d’améliorer l’efficacité dans l’administration publique.

«C’est des discussions qu’on va avoir en temps et lieu, a-t-il dit. Pour l’instant, je comprends que tout le monde veut rendre un gouvernement plus au service de ses citoyens et plus efficace dans la façon dont il administre ses responsabilités en tant que gouvernement.»

Lundi, le premier ministre Philippe Couillard s’est engagé à examiner la possibilité de mettre en place une déclaration fiscale unique d’ici la fin de son mandat, sans toutefois préciser si Québec ou Ottawa devrait en avoir la responsabilité.

Après un arrêt à Trois-Rivières, la caravane libérale est arrivée en après-midi à Québec, où M. Trudeau a rencontré le maire Régis Labeaume.

En réponse à une attaque des conservateurs, M. Trudeau s’est défendu d’avoir tardé à visiter la capitale québécoise, en attendant à mercredi pour effectuer son premier passage depuis le début de la campagne.

«Je suis venu plusieurs fois pendant les deux, trois dernières années qui viennent de se passer», a-t-il dit.

M. Trudeau a insisté sur le fait qu’il avait rencontré M. Labeaume au contraire de ses adversaires qui ne l’ont pas encore fait en campagne.

Dans un discours prononcé ensuite devant des militants réunis dans un hôtel, le chef libéral a mis en parallèle le populaire maire et la mascotte du Carnaval de Québec.

«Je venais à Québec avec mon père quand j’étais tout jeune, moi je pensais qu’à Québec c’était toujours le carnaval et je voulais toujours y aller, a-t-il dit. Aujourd’hui quand je viens à Québec, je rencontre un autre bonhomme, le maire Labeaume.»

M. Trudeau n’a pas commenté la liste de demandes présentée mercredi par le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, qui réclame des nouveaux pouvoirs pour le Québec en matière de langue, d’immigration.

Pendant son point de presse, le chef libéral a insisté sur l’importance d’une ouverture aux demandes des premiers ministres des provinces, tout en remarquant que M. Couillard est au gouvernement actuellement et non M. Legault.

«Les Québécois ont élu un gouvernement libéral fort, ici au Québec, et je travaille avec le premier ministre Couillard aux priorités des Québécois, a-t-il dit. Les Québécois se préoccupent d’emploi, de l’avenir, et d’un vraiment partenaire qui investira au Québec, comme nous le ferons avec notre programme d’infrastructures.»

Réagissant au récent engagement de M. Couillard, à propos d’une éventuelle déclaration unique de revenus, M. Trudeau s’est avancé prudemment.

«Sur des enjeux comme ça, le gouvernement fédéral devrait toujours être ouvert à parler avec les provinces pour assurer qu’il y a le plus d’efficacité possible dans l’administration des ressources publiques, a-t-il dit. Mais c’est une conversation à avoir avec les premiers ministres en temps et lieu.»

Concernant son projet de légalisation de la marijuana, M. Trudeau a affirmé mercredi que des discussions avec les provinces permettront de déterminer les moyens de la distribuer sur le marché.

«Quand on regarde la façon dont l’alcool est distribué, c’est certain que les provinces y seront pour quelque chose mais en tant que gouvernement fédéral je me suis déjà engagé à travailler dans le respect des compétences des provinces comme principe de base, a-t-il dit. Effectivement la légalisation de la marijuana c’est une responsabilité fédérale, mais la façon dont ça va se faire va impliquer certainement les provinces.»

M. Trudeau a toutefois indiqué que l’option d’une accessibilité à la marijuana dans des commerces comme les dépanneurs n’était pas privilégiée pour l’instant.

«Mon but est de la rendre moins accessible aux jeunes, a-t-il dit. À ce stade, je ne crois pas que les dépanneurs vérifient suffisamment l’âge des clients pour cela soit une option.»

À Trois-Rivières, M. Trudeau a détaillé les investissements qui seront faits en vertu de son plan d’infrastructure, notamment le volet «vert» de ses promesses.

Un gouvernement libéral investirait 6 milliards $ de plus en infrastructures vertes dans les premiers quatre ans au pouvoir. La dépense grimperait à 20 milliards $ en 10 ans.

Le chef libéral a également réitéré sa promesse de travailler avec Québec pour régler le problème de la pyrrhotite. Les personnes aux prises avec la pyrrhotite doivent débourser de 150 000 $ à 300 000 $ pour réaliser les travaux nécessaires à la réfection des fondations de leur maison.

Le gouvernement Harper a toujours dit que cette affaire était de juridiction provinciale, refusant d’aider financièrement les victimes.

Par ailleurs, M. Trudeau a assuré que, s’il est élu, il ne réduirait pas les transferts aux provinces afin d’équilibrer le budget fédéral, comme l’a fait son prédécesseur libéral Paul Martin.

Selon le chef libéral, dans le contexte où elle a été prise, cette décision de M. Martin était la bonne.

«Actuellement, nous avons une situation très différente d’il y a 10 ans, a-t-il dit. Même si nous avons un bon ratio dette/PIB, nous ne semblons pas être capables de créer de la croissance.»

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