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Un statut Facebook d’un élu de Laval soulève l’indignation

Photo: Archives TC Media

Le conseiller du Mouvement lavallois Vasilios Karidogiannis s’est retrouvé plongé au cœur d’une controverse au conseil municipal, mardi soir.

vasilios karidogiannis

Dans un statut Facebook qu’il adressait, selon toute vraisemblance, à un dirigeant du restaurant Buonanotte, à Montréal, l’élu lavallois offre son aide au restaurateur, relativement à ses démêlés avec la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ).

«Dis à la Régie que je suis un politicien et que ma femme et moi sommes les fondateurs d’un organisme de charité qui a récolté 250 000 $ en 5 ans pour l’Hôpital Général pour Enfants […] Tout ce que nous pouvons faire pour t’appuyer, nous le ferons!» lui écrit-il en anglais, le 1er août, le remerciant au passage de l’aide apportée dans le passé à leur fondation. Le message a depuis été retiré de la page Facebook du restaurant.

Audience à l’automne

Les propriétaires du populaire établissement du boulevard Saint-Laurent ont été convoqués devant la RACJ pour la quatrième fois en 15 ans, rapportait La Presse le 22 juillet dernier. Toujours selon le quotidien, l’avis de convocation fait état de la présence d’individus liés au crime organisé et aux gangs de rue, de bagarres à coups de bouteilles ou de couteau, d’altercation avec des portiers et policiers, d’une policière agressée sexuellement par un client, du non-respect de la capacité d’occupation et de la présence de clients après les heures d’ouverture.

Dénonciation

Une capture d’écran du controversé statut et une copie d’articles publiés par La Presse et The Gazette ont été déposées au conseil de ville par Sonia Baudelot, à la période de questions des citoyens.

«Quelle action allez-vous prendre?» a lancé au maire celle qui, aux dernières élections, avait justement été battue par Vasilios Karidogiannis, alors qu’elle était candidate indépendante dans le district L’Abord-à-Plouffe.

Sous enquête

Le maire Marc Demers a indiqué qu’il saisira de l’affaire le Bureau de l’intégrité et de l’éthique de Laval (BIEL).

«Je vais faire ce que vous avez le privilège de faire, madame», a-t-il répondu, rappelant que les citoyens ont le loisir de dénoncer directement au BIEL tout acte qu’ils jugent illégal.

En évoquant le travail des limiers affectés à cette instance, dont la direction est assurée par le directeur du Service de police de Laval, Pierre Brochet, le maire a ajouté: «Ils feront enquête et prendront les mesures qu’ils jugent à propos.»

Inacceptable

Le conseiller Michel Trottier, qui siège désormais à titre d’indépendant, s’est dit embarrassé par la situation dans laquelle s’est placé son collègue du conseil.

«Le cheval de bataille du Mouvement lavallois (ML) était l’intégrité, la transparence et l’éthique. Là, sur Facebook, on a un membre du conseil municipal du ML qui offre de faire une faveur à ses amis en utilisant son titre [d’élu]. Moi, je trouve ça inacceptable. Monsieur le maire, il serait important que vous agissiez dans le dossier. Il faut agir», a déclaré l’élu de Fabreville, non sans rappeler que le parti au pouvoir s’affiche comme «les champions de l’éthique».

M. Demers lui a rappelé que la Ville dispose d’un Bureau de l’intégrité et de l’éthique et que celui-ci allait se pencher sur le cas et faire ses recommandations en temps et lieu, refusant de se substituer à cette instance et de juger séance tenante le geste posé par Vasilios Karidogiannis. Ce dernier devrait réagir en fin de matinée, mercredi.

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