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Début des audiences sur le climat en Alberta

EDMONTON – Le nouveau gouvernement néo-démocrate de l’Alberta l’avait promis dès son élection, en mai: une commission a amorcé ses audiences publiques pour savoir jusqu’où sont prêts à aller les citoyens dans la lutte aux changements climatiques, dans une province où la production de combustibles fossiles non traditionnels est au coeur de l’économie.

Et les deux camps ne ménagent pas leurs efforts pour faire passer leur message sur cette tribune rêvée, offerte par la nouvelle première ministre Rachel Notley, qui a mis un terme à 43 ans de régimes progressistes-conservateurs dans cette province.

Mais Mme Notley doit maintenant composer avec une base plutôt à gauche et une économie albertaine fortement dépendante au pétrole. Elle a donc demandé en juin aux Albertains de l’aider à se «faire une tête» là-dessus, en vue d’une révision en profondeur de toute la stratégie provinciale en matière de lutte contre les changements climatiques.

Les consultations semblent pour l’instant soulever un certain intérêt auprès de la population: plus de 400 personnes ont participé mardi soir, à Calgary, à une assemblée publique locale, a indiqué le président de la commission, l’universitaire Andrew Leach, un économiste spécialisé dans les questions énergétiques et environnementales.

On retrouvait certes dans la salle les «habitués», a admis M. Leach: des experts ainsi que des militants et partisans de longue date et des deux camps. Mais selon lui, l’exercice en vaut la chandelle, même s’il est bien conscient que les participants ne sont pas nécessairement représentatifs de l’ensemble de la population.

Car les deux camps fourbissent leurs armes depuis un moment et tentent de mobiliser leur base traditionnelle pour influencer les choix du gouvernement — et de les pousser à participer, à tout le moins, au sondage mis en ligne par la commission.

D’un côté, «Energy Citizens», organisme créé en 2014 par l’Association canadienne des producteurs pétroliers, en s’inspirant d’un programme de l’Institut américain du pétrole. L’organisme veut, selon le site Internet, «jouer un rôle afin de propager le message selon lequel le secteur de l’énergie joue un rôle positif dans notre quotidien». Il fournit tous les arguments pour ceux qui veulent militer en faveur du développement des énergies fossiles.

Dans l’autre coin, Greenpeace a lancé une campagne spécifique pour mobiliser les Albertains et les encourager à participer au débat suscité par le gouvernement néo-démocrate. Il fournit lui aussi tous les arguments pour ceux qui veulent militer en faveur du développement durable.

Et depuis des semaines, les deux camps se déchaînent dans les médias sociaux.

«Voilà une belle façon pour les gens de se renseigner davantage, d’en faire plus, de se faire entendre», a expliqué Jeff Gaulin, des pétrolières.

«Nous essayons de pousser nos membres et la population en général à participer au processus de consultations», soutient de son côté Mike Hudema, de Greenpeace.

Le président de la commission, lui, tentera de faire la part des choses à l’issue des consultations. «Notre mandat consiste notamment à offrir la chance aux Albertains de se faire entendre, explique M. Leach. Ce n’est pas comme un échantillon statistique représentatif de ce que souhaite la population de l’Alberta.»

M. Leach ne promet pas une liste de recommandations précises, mais espère plutôt trouver chez les Albertains des pistes de convergence et des solutions mitoyennes quant aux objectifs à atteindre. Il doit déposer son rapport avant la tenue de la conférence internationale de Paris sur les changements climatiques, en décembre.

Une deuxième assemblée publique locale devait avoir lieu mercredi soir à Edmonton.

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