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Crise des réfugiés: Mulcair rabroue Harper

NDP Leader Thomas Mulcair speaks to supporters during a federal election campaign stop in Saint Jerome, Que., on Saturday, August 22, 2015. THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes Photo: Graham Hughes / La Presse Canadienne

BROSSARD, Qc — Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, a encore critiqué vendredi le premier ministre sortant, Stephen Harper, pour son refus d’accueillir immédiatement plus de réfugiés syriens.

Depuis qu’une photo du cadavre du petit Syrien échoué sur une plage turque a ému la planète tout entière, jeudi, la crise humanitaire des migrants en Europe s’est immiscée dans la campagne électorale canadienne — du moins pour l’instant.

Jeudi, à mots couverts, c’est M. Harper qui s’en prenait à M. Mulcair pour son opposition à la participation canadienne aux bombardements aériens contre le groupe armé État islamique (EI) en Syrie et en Irak. M. Harper lie la crise actuelle des réfugiés à cette lutte contre l’EI — même si les Syriens fuient aussi leur pays par milliers depuis le début de l’insurrection contre Bachar el-Assad, en 2011, révolte qui s’est transformée en guerre civile.

En campagne vendredi matin à Brossard, sur la Rive-Sud de Montréal, M. Mulcair a estimé qu’«aucune action militaire n’aurait pu sauver cet enfant sur cette plage». Il a rappelé que son parti s’était toujours opposé — et s’oppose toujours — à la présence militaire du Canada au Moyen-Orient.

Tout en disant vouloir éviter d’en faire un enjeu partisan, M. Mulcair a reproché à M. Harper de «choisir les faits» qui l’arrangent. Pour le chef néo-démocrate, tout est question de volonté dans cette affaire, et rien n’empêche le Canada d’accélérer l’accueil de 10 000 réfugiés syriens, comme le lui demandent les Nations unies.

«Le problème, c’est que le Canada peut faire plus, mais M. Harper, de toute évidence, avec ses réponses, est en train de signaler que ce n’est pas son intention, et c’est fort regrettable», a laissé tomber M. Mulcair.

Faisant campagne vendredi à l’autre bout du pays, à Whitehorse, au Yukon, M. Harper a accusé le chef néo-démocrate de «s’esquiver» et de vouloir ignorer «le meurtre, le viol, la torture qui continuent dans ces pays» du Moyen-Orient.

Chômage et pont Champlain

Par ailleurs, M. Mulcair a commenté l’augmentation du taux de chômage au pays en août, y voyant une autre preuve que le plan économique conservateur ne fonctionne pas — après avoir brandi plus tôt cette semaine les chiffres qui mettent le Canada en «récession technique».

Quant à la promesse faite par le chef libéral, Justin Trudeau, de ne pas imposer un péage sur le futur pont Champlain, le chef néo-démocrate a rappelé que son parti avait fait cette promesse depuis belle lurette, et laissé entendre qu’on ne peut pas se fier à des promesses électorales libérales.

Le pont Champlain relie Montréal à la Rive-Sud, précisément à Brossard, où faisait campagne M. Mulcair vendredi. Les élus municipaux craignent qu’un péage ne nuise à l’économie locale, et les automobilistes électeurs rejettent cette «taxe» qui ne serait pas imposée, par ailleurs, sur les autres ponts de la Rive-Sud. Lors d’une rencontre avec le maire de Montréal, Denis Coderre, jeudi, M. Trudeau avait promis qu’il n’y aurait pas de péage si les libéraux étaient élus.

«Le passé étant garant de l’avenir, il faut se méfier de ce que disent les libéraux en temps électoral, parce que ça ne colle souvent pas avec ce qu’ils font», a répliqué M. Mulcair vendredi. «Puisque, pour nous, c’est une question de principe, très clairement énoncée depuis des années, vous pouvez compter sur le NPD: il n’y aura pas de péage sur le pont Champlain avec le NPD.»

La chef du Parti vert, qui rencontrait le maire Coderre vendredi matin, s’est montrée plus nuancée sur la question du péage. En principe, un parti écologiste ne devrait pas s’opposer au péage — afin de faire payer les automobilistes pour financer le transport en commun, ou de les pousser à utiliser les transports collectifs, ce qui réduirait les émissions de gaz à effet de serre.

Mais selon Elizabeth May, il faut regarder la situation dans son ensemble et le contexte propre à chaque ville, notamment en fonction de l’offre en transports collectifs.

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