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Réfugiés: des provinces et mairies se mobilisent

TORONTO – Le gouvernement de l’Ontario demande à Ottawa de s’engager à accueillir 5000 réfugiés syriens d’ici la fin de l’année.

Le ministre de la Santé et des Soins de longue durée, Eric Hoskins, a aussi annoncé, vendredi, que son gouvernement versera 300 000 $ à une organisation non gouvernementale (ONG), Lifeline Syria, qui souhaite accueillir et accompagner 1000 réfugiés syriens dans la grande région de Toronto.

«Nous pouvons et nous devons mobiliser toutes les ressources humaines et financières, et accueillir immédiatement des milliers de réfugiés au Canada, quitte à compléter le processus d’immigration ici», a-t-il déclaré alors qu’il annonçait l’octroi du financement à Lifeline Syria.

Cet argent sera utilisé pour mettre en place une campagne visant à promouvoir le parrainage privé — à recruter, former et soutenir les parrains et à payer les salaires de nouveaux employés qui aideront les réfugiés une fois qu’ils seront établis au Canada.

Une porte-parole de l’organisme, Alexandra Kotyk, a affirmé que les parrainages privés, qui consistent en un groupe de cinq personnes ou plus s’engageant à soutenir financièrement la vie d’un réfugié durant sa première année au Canada, devraient être illimités et que le gouvernement devrait parrainer le même nombre de gens.

L’action de ces groupes est déjà freinée par les limites qu’impose le gouvernement, telles que celle voulant que le statut des réfugiés soit certifié par les Nations unies ou le gouvernement d’un pays d’accueil, a-t-elle ajouté.

«Il faut passer par une longue entrevue pour obtenir le statut de réfugié, et le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés n’a pas été en mesure de le faire pour beaucoup de Syriens», a expliqué Mme Kotyk.

Selon le ministre fédéral de la Citoyenneté et de l’Immigration, Chris Alexander, le gouvernement Harper s’est engagé à accueillir 23 000 réfugiés irakiens et 11 300 réfugiés syriens d’ici la fin de 2017. Il affirme que près de 22 000 Irakiens et 2300 Syriens ont été acceptés au pays jusqu’ici. Des organismes demandent à Ottawa d’accueillir immédiatement les réfugiés syriens qui ont de la famille au Canada, et de s’occuper des formalités plus tard, une fois les réfugiés en sécurité.

Jeudi, le premier ministre Philippe Couillard a admis que le Québec devait faire «beaucoup mieux» pour recevoir les réfugiés de ces «terres dévastées par le terrorisme et la guerre». Selon lui, le Québec a accueilli 643 Syriens depuis le début de l’année, et il prévoit en recevoir un total de 1900 d’ici la fin de 2015. M. Couillard a annoncé que la province était prête à héberger «des centaines, voire des milliers» de nouveaux réfugiés.

La sélection des réfugiés est une compétence partagée: Québec s’entend avec Ottawa sur le nombre et la provenance de ces réfugiés.

Plus à l’ouest, le gouvernement du Manitoba a annoncé vendredi une aide supplémentaire de 40 000 $ aux organismes qui accompagnent les réfugiés dans cette province. Le premier ministre néo-démocrate, Greg Salinger, demande aussi au gouvernement fédéral d’accueillir davantage d’immigrants et de réfugiés au Canada.

Dans les provinces maritimes, le Nouveau-Brunswick a joint le mouvement et offert 50 000 $ à un fonds des Nations unies pour les réfugiés. Le premier ministre, Brian Gallant, a aussi indiqué que les portes du Nouveau-Brunswick étaient grandes ouvertes, et que la province était prête à aider Ottawa de quelque manière possible.

De son côté, le maire de Toronto, John Tory, a aussi apporté, vendredi, son soutien à l’ONG Lifeline Syria, en parrainant personnellement une famille syrienne. M. Tory a expliqué qu’il avait pris cette décision avec des amis avant même que la photo du cadavre du petit Alan Kurdi, échoué sur une plage turque, ne fasse la une des médias du monde entier, jeudi.

Mais depuis que cette image a frappé l’imagination et le coeur des gens un peu partout sur la planète, le maire Tory dit qu’il a parlé avec ses homologues de plusieurs villes au pays, qui souhaitent soutenir activement la cause des réfugiés syriens.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, évoquait au même moment une «stratégie des grandes villes canadiennes» pour accueillir davantage de réfugiés syriens. Lors d’une conférence de presse en compagnie de la chef du Parti vert, Elizabeth May, vendredi matin à l’hôtel de ville, le maire Coderre a par ailleurs demandé à Ottawa d’adopter un programme spécifique d’urgence pour venir en aide à ces réfugiés et migrants.

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