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Weil et Alexander ne se sont pas parlé

OTTAWA – Kathleen Weil et Chris Alexander ne se sont toujours pas parlé de vive voix au sujet de la demande que Québec a formulée à Ottawa pour l’accélération de l’arrivée de réfugiés syriens.

Le bureau de la ministre québécoise de l’Immigration avait indiqué mardi à La Presse Canadienne que Mme Weil et son homologue fédéral devaient se parler ce jour-là.

Québec espère accueillir 3650 réfugiés syriens, mais se butte à Ottawa, qui doit donner son aval dans la sélection de ceux qui fuient leur pays, déchiré depuis des années par la guerre civile.

Mercredi, Mme Weil a indiqué que les deux ministères étaient en discussion, mais que M. Alexander et elle n’avaient pas personnellement discuté du sujet, contrairement à ce qui était prévu.

«On a transmis, je vous dirais, les stratégies qu’on propose. Alors, ils sont en train d’analyser ces stratégies», a-t-elle expliqué.

Elle a exhorté le gouvernement fédéral à collaborer avec la province. «Nous on a la main tendue au gouvernement fédéral. On dit: saisissez la main tendue», a-t-elle lancé.

Le bureau du ministre Alexander n’a pas répondu à la demande d’entrevue placée par La Presse Canadienne.

Le gouvernement Couillard aimerait entre autres qu’Ottawa lui permette d’envoyer ses propres fonctionnaires au Liban, pays voisin de la Syrie où se trouve un grand nombre de réfugiés, pour faciliter la sélection des réfugiés.

Mais jusqu’à présent, la position de Stephen Harper dans ce dossier ne s’est pas assouplie.

En campagne à Welland en Ontario, mercredi, le premier ministre sortant a une fois de plus servi l’argument de la sécurité en insistant sur l’importance de filtrer ces réfugiés issus d’une «zone de guerre terroriste».

«Nous allons nous assurer que nous protégeons aussi les Canadiens d’un risque à la sécurité», a-t-il répété.

À cela, la ministre québécoise des Relations internationales, Christine St-Pierre, a répondu que ce n’est pas ce que demande Québec.

«On ne leur demande pas d’ouvrir les vannes, d’ouvrir les portes à n’importe qui, n’importe quand, n’importe comment, a-t-elle rétorqué. Il y a des dossiers qui sont prêts, il y a des gens qui sont prêts à arriver au Québec. Bien, laissez-les rentrer. On est prêts à les accueillir.»

Le chef libéral fédéral Justin Trudeau, de son côté, a accusé M. Harper d’invoquer la sécurité comme simple excuse pour rester les bras croisés devant le drame des réfugiés.

«Franchement, les inquiétudes quant à la sécurité n’ont pas empêché Wilfrid Laurier de faire venir un nombre record d’Ukrainiens», a-t-il lancé. Il a poursuivi en citant en exemple les anciens premiers ministres Louis St-Laurent, Pierre Trudeau et Joe Clarke, qui tous, à un moment ou un autre de leur mandat, ont ouvert toutes grandes les portes du pays à des populations en danger.

Péladeau offre son soutien

Par ailleurs, le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, a tendu la main au gouvernement fédéral pour faciliter l’accueil au Québec de réfugiés syriens, dont l’exode massif provoque une crise en Europe.

Le PQ a offert son soutien au gouvernement avec le dépôt la semaine prochaine d’une motion à l’Assemblée nationale soulignant l’ouverture du Québec envers les réfugiés.

Le chef péquiste a plaidé pour une accélération du traitement des demandes de réfugiés, s’en remettant à Ottawa pour évaluer les risques potentiels pour la sécurité intérieure.

«Les délais qui existent, qui se situent autour d’une année, sont absolument inconciliables avec le sentiment d’ouverture que nous devons avoir à l’égard de ce drame humain», a-t-il dit.

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