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Denis Lebel appuie le candidat au français boiteux

Photo: Collaboration spéciale

VICTORIAVILLE, Qc — Le lieutenant québécois du chef conservateur Stephen Harper appuie le candidat de LaSalle—Émard—Verdun qui peine à converser dans la langue de Molière.

Denis Lebel affirme avoir parlé à Mohammad Zamir, qui porte les couleurs conservatrices dans cette circonscription montréalaise, et il soutient que ce dernier «est capable de tenir une conversation en français».

Lorsque contredit sur la véracité de cette affirmation, il a préféré couper court au débat.

«On a des bons candidats et candidates au Québec, ne parlons pas d’un candidat, parlons de l’ensemble des candidats au Québec», a-t-il tranché lors d’une mêlée de presse à Victoriaville, vendredi, en marge d’une annonce de M. Harper.

Rencontré au même événement, son collègue Jacques Gourde a pour sa part plaidé que «chaque candidat, dans sa région, parle la langue de son choix».

Mais est-ce normal qu’un candidat du Québec ne parle pas français?

«Ça dépend de son éducation, de son environnement. (…) Moi, je respecte tous les candidats. Au Canada, on peut parler anglais, on peut parler français, on peut parler trois langues, quatre langues…», a-t-il offert.

«Il fera comme moi, moi je me suis forcé pour apprendre l’anglais, lui apprendra le français», a conclu le candidat de la circonscription de Lévis—Lotbinière.

À l’instar de Denis Lebel, des représentants du Parti conservateur ont aussi assuré que Mohammad Zamir parlait très bien français lorsque la question de son aisance linguistique a été portée à leur attention.

Cependant, cela ne s’est pas avéré lors des deux conversations téléphoniques entre La Presse Canadienne et le candidat de LaSalle—Émard—Verdun.

Cette situation a été dénoncée en début de semaine par le candidat bloquiste de la circonscription, Gilbert Paquette, ainsi que par son chef, Gilles Duceppe.

«Tous les chefs fédéralistes se gargarisent de respecter le français, et quand vient le temps de présenter des candidats, on présente des gens qui ne parlent pas notre langue», a regretté le leader du Bloc québécois.

Le candidat du Parti libéral du Canada dans LaSalle—Émard—Verdun, David Lametti, a pour sa part accusé les conservateurs de faire preuve d’«indifférence envers la langue française» en endossant cette candidature.

«En 2015, il est inconcevable qu’un candidat aux élections fédérales ne puisse pas communiquer avec la majorité de la population qu’il souhaite représenter dans sa langue maternelle», a-t-il déclaré mercredi par voie de communiqué.

«Étant moi-même allophone, je comprends le défi d’apprendre une nouvelle langue, mais l’obligation de respect envers la majorité francophone demeure entière», a ajouté M. Lametti dans la même déclaration.

Originaire du Pakistan, Mohammad Zamir dit suivre des cours de français trois fois par semaine. Il a plaidé qu’il jugeait son français suffisamment solide pour être en mesure de communiquer avec les électeurs de LaSalle—Émard—Verdun et éventuellement les représenter à la Chambre des communes.

La députée sortante de cette circonscription est Hélène LeBlanc, du Nouveau Parti démocratique (NPD).

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