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Confusion entourant le vote d'un expatrié

Colin Perkel - La Presse Canadienne

TORONTO — Un Canadien vivant depuis longtemps à l’étranger et qui a affirmé avoir voté le mois dernier en vue des élections du 19 octobre, n’aurait pas dû le faire, a déclaré Élections Canada, jeudi.

Essentiellement, les fonctionnaires disent que le directeur de scrutin local a permis à Ashley O’Kurley de voter dans son ancienne circonscription en Alberta puisqu’il était un résidant canadien qui allait être absent durant la période électorale.

Ashley O’Kurley, qui réside en fait maintenant à Miami, en Floride, a visité le Canada après le déclenchement de la campagne électorale et raconte une histoire différente.

«Je me suis présenté au bureau de scrutin local (et j’ai) honnêtement partagé ma situation et mon désir de voter», a témoigné M. O’Kurley.

«Après avoir vérifié avec Ottawa, les fonctionnaires d’Élections Canada m’ont remis un bulletin de vote spécial que j’ai rempli et déposé dans la boîte de scrutin.»

Quelqu’un à Ottawa essaie maintenant d’esquiver la responsabilité d’avoir donné un mauvais conseil à un fonctionnaire local, estime M. O’Kurley.

Plus tôt cette année, le gouvernement fédéral avait eu gain de cause après avoir porté en appel une décision qui aurait permis à environ 1,4 million de Canadiens résidant à l’extérieur du Canada depuis plus de cinq ans d’exercer leur droit de vote grâce à un bulletin spécial expédié par la poste.

Un récent article de La Presse Canadienne avait rapporté la colère de certains d’entre eux, qui se sentent privés de leur droit en plus d’illustrer le cas d’Ashley O’Kurley. À la suite de cet article, un autre Canadien expatrié a tenté de voter dans son ancienne circonscription à Vancouver.

Cependant, Stephen Murphy, qui vit à Singapour, a vu son bulletin de vote être refusé. Les fonctionnaires d’Élections Canada lui ont alors indiqué qu’il ne pouvait voter que lors du vote par anticipation, le mois prochain, ou encore le jour même du scrutin.

«Je n’accepte pas de me faire intimider, m’indiquant ce que je peux et ne peux pas faire», a déclaré M. Murphy.

Voici les règles actuelles qui peuvent porter à confusion :

-Les expatriés de longue date, avec certaines exceptions comme les diplomates, ne peuvent pas voter à partir de l’étranger;

-Les expatriés de longue date peuvent voter en personne à un bureau de vote par anticipation ou le jour du scrutin dans la circonscription où ils vivaient avant de quitter le Canada;

-Les expatriés de longue date qui seront absents au cours de la période de vote ne peuvent pas voter en vertu des règles permettant aux résidants canadiens de voter à leur bureau de scrutin local;

-Les expatriés de longue date peuvent se présenter dans une circonscription canadienne, seulement s’ils répondent aux critères de base pour se présenter;

-Les expatriés de longue date qui parviennent à se présenter aux élections ne peuvent pas voter pour eux-mêmes, à moins qu’ils ne se présentent dans la circonscription dans laquelle ils vivaient avant de quitter le Canada.

La situation actuelle est complètement absurde, a affirmé M. O’Kurley.

«Toutes ces tracasseries seraient inutiles si le seul critère décisif pour pouvoir voter était la citoyenneté, a ajouté Ashley O’Kurley. Les politiques qui empêchent les Canadiens de participer à leur démocratie ne sont pas dignes d’un leadership démocratique canadien dans le monde».

M. O’Kurley a noté qu’il avait remarqué qu’Élections Canada facilitait le vote pour les expatriés de longue date qui travaillent pour le gouvernement canadien, mais pas pour ceux qui travaillent pour une entreprise privée canadienne.

Élections Canada a admis que la législation pouvait être déroutante mais qu’elle ne faisait qu’appliquer les règles mises en place par le gouvernement. Il revient donc au gouvernement fédéral de résoudre les problèmes.

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