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Harper et Mulcair répondent eux aussi à Couillard

MONTRÉAL – Les chefs fédéraux étaient en pause samedi. Le cabinet du premier ministre du Québec s’est chargé d’animer la campagne électorale en publiant les lettres du chef conservateur Stephen Harper et du chef néo-démocrate Thomas Mulcair en réponse aux demandes formulées par Philippe Couillard.

Le premier a surtout défendu son bilan des relations intergouvernementales, tandis le second assure qu’il acquiesce aux revendications du M. Couillard.

Si M. Harper s’est engagé à continuer de «reconnaître le rôle central» du Québec en pratiquant un «fédéralisme d’ouverture» comme l’a fait son gouvernement depuis 2006, il ne s’est toutefois pas engagé à revoir les transferts en santé, ni à réviser le calcul actuel de la péréquation qui, dans sa formule actuelle, «assure l’équité entre les provinces», a-t-il remarqué. Il a rappelé que le Québec recevrait 20,4 milliards $ en transferts fédéraux en 2015-2016, et ces revenus «continueront de croître», a-t-il ajouté.

Le chef conservateur a par ailleurs promis de continuer de travailler à encadrer le pouvoir de dépenser du gouvernement fédéral comme le lui a demandé le premier ministre Couillard et d’offrir une «indemnisation raisonnable» à la province lorsqu’elle ne veut pas participer à «des programmes de compétence exclusivement provinciale».

Quant aux investissements réclamés par Québec dans les domaines de l’infrastructure, de la stratégie maritime et du Plan Nord, M. Harper s’est contenté de réitérer les engagements de son parti et d’assurer qu’il «continuera de collaborer» avec la province. M. Couillard avait pourtant demandé une augmentation «significative» des investissements, au-delà du Plan Chantiers Canada mis de l’avant par le gouvernement conservateur.

De son côté, le chef néo-démocrate promet à maintes reprises dans sa lettre de cinq pages d’être un partenaire ouvert et à l’écoute, même si pour l’instant, certains de ses engagements d’ordre fiscal demeurent vagues. Ainsi, au sujet du transfert canadien en matière de santé, M. Mulcair n’apporte pas de chiffres précis.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) prend toutefois «l’engagement de travailler avec les provinces et les territoires afin d’assurer un meilleur accès aux soins ainsi que la viabilité du système de santé à long terme», écrit M. Mulcair dans la lettre, qui a été publiée sur le site du premier ministre Couillard samedi matin, comme celle de M. Harper.

L’autre grosse demande de Québec en matière de fiscalité — celle du retrait du plafond imposé unilatéralement au programme de péréquation — est accueillie avec la même ouverture, mais aussi avec peu de chiffres.

S’il est élu, le chef du NPD s’engage à être un partenaire et non un adversaire, disant vouloir «tourner la page sur une décennie d’indifférence» en matière de relations intergouvernementales, parce que «la fédération canadienne peut et doit mieux fonctionner».

Dans sa réponse, M. Mulcair réitère par ailleurs son intention d’abroger la Loi antiterroriste — aussi connue sous le nom de C-51 — en réponse aux préoccupations évoquées par Philippe Couillard dans sa missive.

Des principaux chefs fédéraux interpellés par le premier ministre Philippe Couillard, seul le bloquiste Gilles Duceppe n’a pas encore répondu. Il devrait cependant le faire incessamment, a-t-on indiqué au Bloc québécois.

Le chef libéral Justin Trudeau avait été le premier à répondre au premier ministre québécois. Il en avait profité pour s’engager à négocier avec les provinces une entente à long terme concernant le financement des soins de santé qui tiendra compte de la hausse des coûts de santé et du vieillissement de la population.

De l’offre et de la demande

Les conservateurs ont à nouveau défendu le système de gestion de l’offre alors qu’une rencontre ministérielle et une ronde de négociations sont prévues à compter de samedi prochain, à Atlanta, en vue de conclure une entente de libre-échange entre les pays membres du Partenariat transpacifique (PTP), dont le Canada et onze autres pays.

Maxime Bernier, qui occupe toujours le poste de ministre d’État au Tourisme et aux Petites Entreprises, s’est montré optimiste quant à la conclusion d’un éventuel accord qui serait bénéfique, dit-il, pour le pays. «J’espère qu’une bonne nouvelle s’en vient bientôt», a-t-il dit en entrevue avec la Presse Canadienne.

Mais surtout, il a tenu une fois de plus à rassurer des producteurs sur le maintien de la gestion de l’offre — le moyen par lequel les producteurs de lait, de poulets, de dindons, d’oeufs de consommation et d’œufs d’incubation établissent un équilibre entre l’offre et la demande.

«Nous négocions depuis plus de trois ans. Et le système de gestion de l’offre sera préservé comme on l’a fait dans le passé, dans la conclusion d’autres ententes de libre-échange» a indiqué le député beauceron.

«Les producteurs nous disent: il est important de préserver les quotas. On leur dit: c’est dans le mandat du négociateur en chef. C’est aux producteurs de continuer à fixer les prix de leurs produits et à décider des niveaux de production et nous, au gouvernement, on se doit de continuer à garder le contrôle aux frontières», a précisé Maxime Bernier, rappelant aussi que les producteurs de boeuf tiennent à avoir accès au marché de l’Asie-Pacifique.

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