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Contrat F-35: des impacts sur les entreprises

OTTAWA — Des entreprises canadiennes pourraient subir les contrecoups d’un éventuel abandon, par le prochain gouvernement, du controversé programme de chasseurs furtifs F-35.

Le responsable de l’acquisition du Pentagone a indiqué mardi que la base d’approvisionnement canadienne était une partie essentielle du programme et le demeurerait, même si le gouvernement décidait de ne plus acheter les avions de chasse.

Plus tôt cette semaine, Justin Trudeau a annoncé qu’un gouvernement libéral se retirerait du programme, achèterait des chasseurs à réaction moins dispendieux et investirait les économies ainsi réalisées dans la marine.

Cette sortie a été suivie d’un avertissement servi par le chef conservateur Stephen Harper qui, même s’il ne s’est pas entièrement commis à procéder à l’achat des F-35, a prédit qu’une marche arrière affecterait l’industrie aérospatiale du pays, et ce, particulièrement à Montréal.

Aucun contrat n’a été signé avec le géant américain de la défense Lockheed Martin, mais des rumeurs veulent que des compagnies canadiennes fabriquant des pièces des F-35 puissent perdre des contrats.

Frank Kendall, le sous-secrétaire à l’acquisition pour la défense au Pentagone, a cependant expliqué aux journalistes à Fort Worth, au Texas, mardi, qu’il ne voyait pas pourquoi les contrats existants totalisant 637 millions $ ne resteraient pas entre les mains d’entreprises canadiennes.

«Je crois que ces fournisseurs font partie de l’équipe, je ne vois aucune raison pour qu’ils ne continuent pas d’être dans l’équipe, que le Canada achète des avions ou non», a déclaré M. Kendall, cité par le site Web DefenceNews.

«Nous prenons nos décisions sur la base du meilleur rapport qualité-prix, et si les firmes canadiennes offrent toujours le meilleur rapport qualité-prix, alors elles feront partie de notre programme.»

La chef du Parti vert, Elizabeth May, s’est invitée dans ce débat mercredi, affirmant qu’elle appuyait la promesse M. Trudeau de retirer le gouvernement du programme d’achat des F-35. Bien que cinq ans soient passés et malgré beaucoup d’études du ministère des Travaux publics qui supervise le remplacement des CF-18, le gouvernement n’a pas encore expliqué de manière cohérente l’achat d’avions furtifs.

«Nous ne devrions pas consacrer des milliards de dollars à un achat justifié essentiellement par un bout de papier qui est un communiqué de presse, a-t-elle exprimé en entrevue avec La Presse Canadienne. Nous devons voir quels sont les besoins du pays en matière de défense.»

Mis à part la question des conséquences sur l’industrie, il y a, dans la proposition des libéraux, des questions militaires pratiques qui n’ont pas encore de réponse, selon le colonel à la retraite George Petrolekas, de l’Institut de la Conférence des associations de la défense

Les conservateurs prévoyaient acheter 65 F-35 pour remplacer quelque 75 CF-18. La décision a été prise parce que les avions de chasse sont plus sophistiqués que les anciens et que la défense pourrait accomplir plus avec moins.

Est-ce que choisir le Boeing Super Hornet, la version améliorée du F-18, signifierait que le Canada devrait acheter plus que 65 appareils? Si oui, est-ce que les économies y passeraient? Durant combien de temps les usines de production et de pièces demeureraient ouvertes?

«C’est bien beau de dire qu’on va faire une compétition (entre les modèles), mais avant même d’en arriver là, j’aimerais savoir quelles seront les spécificités et personne ne parle de ça», a affirmé M. Petrolekas.

Un autre aspect qui n’est pas entré dans le débat public est que les États-Unis ont l’intention d’utiliser les F-35 pour remplacer au moins quatre modèles d’avions, soit le F-16, le F-18, le A-10 et le Harrier.

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