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Les Québécois contre le niqab durant la cérémonie

Stephanie Levitz - La Presse Canadienne

OTTAWA — Les résultats d’un sondage payé par les contribuables, dévoilés quelques heures avant le débat francophone des chefs, jeudi, montrent que les Québécois sont majoritairement contre le port du niqab aux cérémonies de citoyenneté.

Le sondage commandé par le Bureau du Conseil privé a été mené auprès de 3000 Canadiens en mars.

Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a adopté la même position que son homologue conservateur, Stephen Harper, contre le port du niqab pendant la cérémonie. M. Duceppe serait prêt à invoquer la clause nonobstant de la Constitution pour protéger une éventuelle loi interdisant le niqab. Les trois autres chefs, libéral, néo-démocrate et vert, plaident pour le droit des femmes de porter le niqab durant le serment.

Les résultats du sondage ont été dévoilés jeudi, parce qu’une loi fédérale exige que tous les rapports de sondages de l’opinion publique payés par les contribuables soient publiés dans les six mois suivant la collecte de données.

Le sondage a été mené auprès de 3000 Canadiens par la firme Léger, entre le 12 et le 25 mars. Le gouvernement conservateur venait alors tout juste de porter en appel la décision de la Cour fédérale qui invalidait l’interdiction de se couvrir le visage au moment de prêter serment de citoyenneté. Le débat sur le niqab est alors devenu très animé à la Chambre des communes et le premier ministre Harper a qualifié ce foulard de produit d’une culture contre les femmes. Puis, le 16 septembre, la Cour d’appel fédérale a maintenu la décision de la Cour fédérale.

Les participants au sondage ont dû répondre à la question suivante: Êtes-vous pour ou contre l’obligation de montrer son visage durant les cérémonies de citoyenneté canadienne?

Les résultats démontrent que 82 pour cent des personnes sondées étaient pour l’interdiction. Cette proportion passe à 93 pour cent au Québec, où se déroule le débat de jeudi soir. C’est le plus haut taux de soutien à la proposition. Le niveau le plus bas a été enregistré en Colombie-Britannique, à 72 pour cent.

Les raisons de cette opposition varient, mais la plus commune était le besoin d’identification. (L’identité de la personne est toutefois vérifiée, à découvert, avant la cérémonie.)

Douze groupes de réflexion ont été réunis en même temps que le sondage, et les participants ont pu expliquer pourquoi ils étaient en faveur de l’interdiction du niqab.

«Les participants sentaient que ceux qui assistent à ces cérémonies devaient être clairement identifiables et pensaient que ça n’avait pas de sens que quelqu’un puisse se cacher le visage», dit le rapport de Léger.

«D’autres participants sentaient que c’était d’abord et avant tout une question de valeurs. Pour eux, les immigrants devraient adopter les valeurs canadiennes lorsqu’ils sont accueillis en tant que nouveaux citoyens. Retirer le niqab ou la burqa était la chose normale à faire au Canada, et le gouvernement avait raison d’adopter cette position pour le dévoilement du visage.»

Les autres questions du sondage du Bureau du Conseil privé, l’organisme central de la fonction publique qui appuie le premier ministre, portaient notamment sur le rôle du Canada en Ukraine et la lutte contre le groupe armé État islamique.

La marge d’erreur est de 1,8 point de pourcentage, 19 fois sur 20. L’étude a coûté 133 026,04 $ aux contribuables.

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