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Après le débat, les chefs reprennent la route

OTTAWA – Au lendemain du débat télévisé, les chefs des cinq partis politiques ont repris leurs discours tels quels, même si certains ont eu à les justifier.

Jeudi soir, Stephen Harper, Thomas Mulcair, Justin Trudeau, Gilles Duceppe et Elizabeth May ont croisé le fer dans un débat télévisé de deux heures qui a donné lieu à quelques affrontements crus.

Vendredi matin, ils étaient chacun remontés dans leur caravane, tentant de maintenir l’intérêt des électeurs qui aurait été éveillé par l’exercice du débat.

Jeudi soir, M. Harper a justifié la vente de véhicules blindés à l’Arabie saoudite en disant qu’il serait injuste «de punir des travailleurs dans une usine à London» pour le sort de Raïf Badawi. C’était pendant un débat des chefs où les discours se sont quelques fois emballés.

Mais vendredi après-midi, M. Harper répétait le même raisonnement, à Rivière-du-Loup.

«Ça va donner des jobs directs à 3000 Canadiens. Et alors, c’est naturel pour notre pays de dénoncer des pratiques à l’Arabie saoudite. Mais en même temps, nous devons avoir le commerce et nous devons créer des emplois pour nos travailleurs ici», s’est justifié le chef conservateur.

Son commentaire de jeudi soir lui avait déjà attiré les foudres de ses rivaux politiques et d’Amnistie internationale.

À Trois-Rivières en matinée, puis devant la Fédération québécoise des municipalités en après-midi à Québec, M. Duceppe a brandi, une fois de plus, ses arguments pour une interdiction du niqab plus étendue que celle que prône son adversaire conservateur.

«Il y a 90 pour cent des Québécois qui ont la même position que le Bloc», a soutenu M. Duceppe.

Le chef bloquiste s’est montré agacé lorsqu’il a été interrogé sur les périls de faire du niqab un enjeu électoral. À un certain moment, au cours de ce point de presse, il a demandé d’un air courroucé à la journaliste qui le questionnait si elle était partisane du NPD ou travailleuse de l’information.

Nouvelles promesses

«Aujourd’hui je vous donne (…) une garantie supplémentaire», a lancé M. Harper à la petite foule réunie pour l’entendre à Rivière-du-Loup, prenant, pour quelques instants, l’air d’un vendeur. Sa garantie: une loi qui empêcherait toute hausse de taxe ou d’impôt fédéral pour les quatre ans de mandat du prochain gouvernement.

À Sainte-Catherine de Jacques-Cartier, M. Mulcair a promis 105 millions $ en trois ans à l’industrie forestière. L’argent, pour la recherche, le développement et la promotion des produits de cette industrie, créerait 2500 emplois, d’après le chef du NPD.

M. Mulcair s’est également engagé à réécrire complètement l’entente canado-américaine sur le bois d’oeuvre, qui vient à échéance le 12 octobre. Selon M. Mulcair, cette entente était une «erreur monumentale» qui a «saccagé» l’industrie.

M. Mulcair a répété son engagement à favoriser l’industrie forestière lors d’un discours, en après-midi, sur le même podium que M. Duceppe, devant les élus municipaux. Le chef néo-démocrate a promis qu’un gouvernement du NPD serait un «partenaire fiable et à long terme» pour les municipalités.

À Brampton, en Ontario, M. Trudeau a promis de faciliter la réunification des familles des immigrants. Il fixerait à 10 000 le nombre de demandes permises chaque année pour qu’un immigrant fasse venir au Canada ses parents et ses grands-parents. C’est le double du maximum actuel. Il doublerait également le budget alloué au traitement des demandes de réunification familiale pour accélérer le processus.

«En augmentant le nombre d’immigrants (de la catégorie de) réunification familiale qu’on va accepter, on va aider de façon significative pas seulement ces communautés, mais (aussi) la croissance économique dans ces communautés. Nous sommes le parti qui a toujours été ouvert aux nouveaux Canadiens et à leur prospérité. Nous continuons de l’être», s’est vanté le chef du Parti libéral du Canada.

M. Trudeau a également annoncé que son parti publiera samedi sa plateforme électorale avec tous les chiffres qui doivent l’accompagner.

Le chef libéral ne sera pas là pour l’exercice. Il ne répondra aux questions des journalistes que lundi soir, après un quatrième débat des chefs, prévu à Toronto. Ce débat-là portera uniquement sur les enjeux internationaux.

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