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Trudeau remporte la course aux égoportraits

Liberal leader Justin Trudeau poses for a photograph with a supporter following an event to officially open his 2015 federal election campaign office in the riding of Papineau in Montreal Tuesday, August 11, 2015. THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes Photo: Graham Hughes/La Presse canadienne

OTTAWA — Si l’élection fédérale du 19 octobre devait se gagner sur le nombre d’égoportraits réalisés, le chef libéral Justin Trudeau serait certainement couronné grand gagnant avec une large avance sur ses rivaux.

Mais rien n’indique que cette mesure de popularité se traduira en votes le jour du scrutin ou que d’accepter de prendre un égoportrait avec un électeur est un atout plus qu’un obstacle pour gagner son vote. Bien des Canadiens ne souhaitent en effet qu’afficher des photos sur les médias sociaux avec des personnalités publiques sans pour autant épouser leurs causes.

Une analyse sur Twitter — qui n’a évidemment rien de scientifique — a permis de dénombrer 128 égoportraits publiés par des Canadiens à la mi-campagne en compagnie de M. Trudeau.

Le chef conservateur Stephen Harper et son vis-à-vis néo-démocrate Thomas Mulcair n’avaient que 16 clichés chacun. Quant à Elizabeth May du Parti vert et Gilles Duceppe du Bloc québécois, ils n’avaient qu’une photo chacun.

Évidemment, un nombre incalculable d’instantanés pris avec des chefs de partis ont été publiés sur d’autres médias sociaux, tels qu’Instagram et Facebook, et bien d’autres n’ont jamais été diffusés sur Internet.

Mais nul doute que le phénomène est devenu un incontournable des campagnes électorales.

«C’est un peu comme une poignée de mains pour la nouvelle génération», illustre le stratège pour la campagne du Nouveau Parti démocratique (NPD) Brad Lavigne.

Malgré les données compilées sur Twitter, M. Lavigne assure que Thomas Mulcair est constamment sollicité pour prendre des égoportraits. Selon M. Lavigne, le chef accepte chaque demande, ce qui implique que le parti doit réserver plus de temps — parfois jusqu’à une heure — pour les séances photos lors des événements de campagne.

Mais comme bien des publications affichées sur les médias sociaux, certains «selfies» sont accompagnés de commentaires négatifs.

M. Trudeau en a d’ailleurs payé les frais. Il a été catalogué de «narcissique» pour son empressement à se prêter au jeu des égoportraits. Le chef libéral avait également dû affronter les critiques en avril 2014 lorsqu’il avait accepté de prendre une photo avec une femme alors qu’il entrait dans l’église où se déroulaient les funérailles de l’ancien ministre des Finances Jim Flaherty.

Malgré ces soubresaults, les libéraux semblent bien décidés à exploiter ce filon.

Les conservateurs, pour leur part, ont une approche toute autre.

Au début de la campagne, il était formellement interdit à tous ceux qui participaient aux événements partisans organisés dans les régions de Montréal et de Toronto de publier des photos. Maintenant, bien que la foule entourant Stephen Harper soit toujours bien contrôlée, le premier ministre accepterait de prendre quelques égoportraits et des photos plus traditionnelles avec ses partisans.

«Au cours de cette campagne, le premier ministre Harper est heureux de rencontrer des Canadiens de tous les horizons», a déclaré le porte-parole du parti Stephen Lecce.

Il est souvent bien difficile de dire si une personne qui diffuse une photo avec un chef votera pour lui ou si elle souhaite seulement épater la galerie avec son cliché.

Mais selon Nandy Heule, une consultante en relations publiques, des «selfies» peuvent rapporter gros pour un parti politique.

«Ces photos peuvent devenir des outils puissants pour développer une « stratégie de marque » pour les chefs politiques, a-t-elle écrit dernièrement sur son blogue. Les égoportraits que nous partageons sur les médias sociaux se transforment en des milliers d’appuis publics.»

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