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Les négociateurs approchent du but, selon Harper

Conservative leader Stephen Harper speaks to the media during a campaign stop Montreal Que., on Saturday, October 3, 2015. THE CANADIAN PRESS/Nathan Denette Photo: Nathan Denette / La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le chef conservateur Stephen Harper dit avoir l’intention de dévoiler toutes les modalités de l’accord du Partenariat transpacifique (PTP) qui pourrait être signé bientôt.

«On a réalisé des progrès mais les négociations se poursuivent. Je suis informé de la situation par nos négociateurs qui sont présents, a déclaré M. Harper au cours d’un point de presse impromptu, samedi matin. Laissez-moi vous assurer que nous n’allons conclure une entente que si elle est dans les meilleurs intérêts de notre pays.»

Il a louangé l’entente à venir en affirmant qu’elle permettrait de créer des milliers d’emplois au Canada et d’ouvrir un marché d’environ 800 millions de personnes aux entrepreneurs canadiens.

M. Harper a ajouté que le gouvernement a «l’intention» de rendre public le contenu de l’entente mais il a aussi rappelé que la responsabilité de ratifier un tel traité repose sur les épaules du Parlement.

«On se doit d’être à la table des négociations pour faire avancer et protéger nos intérêts, a-t-il affirmé. La décision finale sera prise par le Parlement mais on doit être présent pour protéger nos intérêts. Il est évident qu’une entente sera rendue publique. Nous avons l’occasion d’être un partenaire dans la plus importante entente commerciale de l’histoire.»

L’accord du Partenariat transpacifique que négocient 12 pays n’est pas très populaire dans certains milieux. Les producteurs laitiers en Ontario et au Québec craignent que le gouvernement fédéral abolisse le système de gestion de l’offre qui les protège contre les aléas du marché.

Contre la mari

La marijuana est «infiniment pire» que le tabac, a affirmé M. Harper, ajoutant que sa consommation doit être fortement découragée.

La veille, lors du second débat en français, M. Harper et son adversaire libéral Justin Trudeau se sont âprement affrontés sur la question de la légalisation de la marijuana. Selon M. Trudeau, si la marijuana était légale au pays, les jeunes seraient moins capables de s’en procurer. Pour M. Harper, réglementer le marché de la marijuana de la même façon que la cigarette ou l’alcool n’empêcherait pas les jeunes de se droguer.

Interrogé samedi sur les milliers de Canadiens qui fument de la marijuana médicinale, M. Harper a répondu en disant que les preuves démontrent le caractère nuisible de la marijuana à long terme.

L’an dernier, Santé Canada avait lancé une vaste campagne publicitaire contre la marijuana, affirmant notamment que cette drogue pouvait réduire le Q.I., une affirmation qui reposait sur deux études dont les conclusions ont été remises en question.

M. Harper a comparé les stratégies gouvernementales sur la consommation de marijuana et du tabac. «Depuis quelques générations, nous avons tenté avec succès de réduire la consommation du tabac. Le tabac est un produit qui cause de grands dommages. La marijuana est infiniment plus mauvaise et nous ne voulons pas encourager la consommation», a-t-il fait valoir.

Il s’est aussi défendu de vouloir se servir de la question du niqab à des fins politiques. «Nous avons adopté une politique à ce sujet, une politique qui est appuyée par une vaste majorité de Canadiens provenant de tous les milieux. Les autres partis se nuisent à eux-mêmes en prenant des positions qui sont contraires aux valeurs des Canadiens», a-t-il soutenu.

Les journalistes ont aussi demandé à M. Harper si la violence conjugale pouvait être assimilée à ce qu’il avait qualifié de «pratiques culturelles barbares». Le chef conservateur n’a pas directement répondu à la question.

M. Harper a dit espérer que la ligne de dénonciation promise par les conservateurs permettra de mieux lutter contre les mariages forcés. «On veut s’assurer que ces pratiques ne restent plus dans l’ombre et que les droits des femmes à leur intégrité physique soient protégés dans ce pays», a-t-il affirmé.

La tension monte

Avec deux semaines restant à la campagne, M. Harper a commencé, samedi, à mettre un peu de pression sur les électeurs, leur demandant de penser à ce qui est, selon lui, la question centrale de l’élection: qui devrait tenir les cordons de la bourse?

Il ne prédit rien de moins que la ruine fiscale si l’un de ses rivaux accède au pouvoir, une possibilité qu’il ne faut pas ignorer, a-t-il dit à ses partisans, durant un rassemblement d’après-midi à Bay Roberts, à Terre-Neuve.

«Imaginez que vous vous réveillez le 20 octobre — les sondages nous disent que c’est très possible — et découvrir qu’un gouvernement libéral ou néo-démocrate prend des décisions sur des emprunts ou sur vos impôts», a-t-il dit devant une centaine de personnes.

«Pensez-y pendant un instant et dites-moi, mes amis, que nous allons travailler tous les jours pour nous assurer que ceux qui veulent dépenser sans compter, qui veulent des déficits et des hausses d’impôts ne mettent pas la main sur la gestion de notre économie pour les quatre prochaines années.»

Le Parti conservateur démontre, en passant par la circonscription d’Avalon, qu’il n’a pas baissé les bras dans la région qui lui est d’ordinaire plutôt hostile. Le siège est présentement détenu par l’ancien libéral, désormais député indépendant, Scott Andrews, qui l’a pris au conservateur Fabian Manning en 2008.

Dans la course à la nomination conservatrice qui a suivi, le fils de John Crosbie, un ministre dans le Cabinet des gouvernements de Joe Clark et Brian Mulroney, s’est vu refuser la possibilité de se présenter sous la bannière conservatrice. C’est un incident qui a, selon plusieurs, contribué à refroidir l’appui aux conservateurs.

Lorraine Barnett, une conseillère de longue date de politiciens fédéraux dans la province, se présente.

Aux dernières élections, en 2011, les conservateurs n’ont obtenu qu’un seul des sept sièges de Terre-Neuve-et-Labrador. Peter Penashue a effectivement obtenu une victoire surprise au Labrador, mais a dû démissionner par la suite en raison de dépenses électorales illicites. Il a ensuite perdu en élection partielle, mais il se présente de nouveau. Son ancien agent électoral a été accusé de contrevenir à la Loi électorale canadienne.

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