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Le Canada ferme la porte à la Nouvelle-Zélande

OTTAWA – Les responsables canadiens ont catégoriquement rejeté une proposition néo-zélandaise visant à donner un plus grand accès aux produits laitiers de ce pays.

Les Néo-Zélandais, qui ont tenté de convaincre les Canadiens de renoncer à leur système de gestion de l’offre, maintiennent qu’un jour, les producteurs laitiers du Canada devront ne plus être protégés par des politiques protectionnistes.

Le ministre du Commerce de la Nouvelle-Zélande, Tim Groser, a affirmé que les 12 pays signataires du Partenariat transpacifique (PTP) devaient être ouverts à de futurs ajustements. Ce pays de l’Océanie avait tenté une offensive de dernière minute pour pouvoir vendre encore plus de ses produits laitiers sur les marchés de ses 11 partenaires.

M. Groser a affirmé que son pays avait atteint ses principaux objectifs au cours des négociations. Seuls lui ont échappé l’ouverture du marché japonais aux boeufs néo-zélandais et un meilleur accès à l’étranger pour ses produits laitiers.

Des hauts responsables canadiens, parlant sous le couvert de l’anonymat, ont cependant dit que l’entente n’ouvrirait pas la voie à de nouvelles négociations.

«L’annonce d’aujourd’hui par les ministres signifie la conclusion des négociations sur le Partenariat transpacifique, a réagi l’un d’eux. Ce n’est pas une entente de principe. Ce n’est pas une entente sur certains éléments. Aujourd’hui marque la conclusion de tous les aspects de la négociation.»

Le gouvernement Harper soutient qu’il est parvenu à défendre le système canadien de gestion de l’offre lors des négociations ayant conduit à la conclusion de l’entente.

Le Canada a accepté d’augmenter à 3,25 pour cent la part des produits laitiers étrangers au pays.

La Nouvelle-Zélande espérait obtenir une plus grande ouverture aux marchés canadien et américain.

«Ce que nous avons accompli au sujet de ces enjeux épineux est d’établir une direction. Sans nul doute, il y a aura des ajustements à faire en fonction de cette direction que nous venons de prendre, a déclaré M. Groser à Atlanta. Nous avons ouvert un espace politique pour les futures générations de ministres du Commerce de mon pays.»

Un diplomate d’un des pays signataires, parlant lui aussi sous le couvert de l’anonymat, a souligné que plusieurs considéraient le PTP comme un «document vivant» qui évoluera au fur et à mesure que d’autres nations y adhéreront.

En attendant, les producteurs laitiers néo-zélandais sont loin d’applaudir l’entente. Andrew Hoggard, de la Fédération des agriculteurs de la Nouvelle-Zélande, estime que les négociateurs de son pays «ont tout donné (mais) se sont butés à des positions protectionnistes bien retranchées.»

«Si la gestion de l’offre est si formidable pour un secteur de l’économie canadienne, pourquoi le Canada ne l’applique-t-il pas pour l’ensemble de l’économie ? Ranimons le Politburo afin que tout soit assujetti à la gestion de l’offre», s’est-il exclamé.

M. Hoggard a ajouté que tôt ou tard, les producteurs laitiers devraient imiter les éleveurs de porcs ou de boeufs et renoncer aux politiques protectionnistes.

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