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Femmes autochtones: Harper dit toujours non à une enquête

WHITBY, Ont. — Stephen Harper a, encore une fois, refusé d’ouvrir une enquête publique sur les 1200 femmes autochtones assassinées ou disparues depuis 1980.

Interrogé à ce sujet à un arrêt de campagne électorale, en Ontario, le chef conservateur a répondu qu’il était «beaucoup trop tard» pour se pencher sur ces cas, puis a répété qu’il y a déjà eu des dizaines d’études sur le sujet.

En revanche, il a promis qu’un gouvernement conservateur augmenterait les mesures pour protéger les femmes autochtones de la violence et s’assurer que des peines appropriées sont remises aux agresseurs.

«La position de notre gouvernement sur cela est très claire. Nous avons avancé avec toute une série de réformes de la justice criminelle pour régler les problèmes de violence contre la personne de façon générale, et la violence contre les femmes en particulier», a déclaré le chef conservateur.

Puis, il a offert un nouvel argument.

«La plupart de ces meurtres, même s’ils sont tristes, ont été résolus», a dit M. Harper, semblant indiquer ainsi qu’il ne voit là que des cas individuels de crimes et non pas un problème social quelconque.

Un important rapport de la Gendarmerie royale du Canada, daté de l’an dernier, indiquait que près de 90 pour cent de tous les homicides de femmes ont été résolus. La différence entre le taux de résolution des victimes autochtones et non autochtones est faible.

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, a néanmoins affirmé que M. Harper «ignorait honteusement les faits».

Il faut absolument aller au fond de ce problème, a-t-il ajouté, en réitérant la promesse du NPD de déclencher une enquête dans les 100 premiers jours d’un gouvernement néo-démocrate.

De l’argent pour l’industrie automobile

M. Harper était à Whitby, mardi matin, pour promettre un programme d’un milliard $ pour aider l’industrie automobile à surmonter les impacts du Partenariat transpacifique (PTP), s’il est ratifié.

Cette annonce a soulevé des questions sur les raisons justifiant que ce secteur reçoive moins que les producteurs laitiers.

«C’est toujours une question de « combien »», a affirmé M. Harper, au lendemain d’une autre annonce sur l’approbation par le cabinet fédéral d’un fonds de 4,3 milliards $ pour protéger l’industrie laitière.

«Nous voulons que ces avantages représentent ultimement un bénéfice net important pour l’économie canadienne. Nous ne voulons pas que les contribuables fassent tout.»

Si les conservateurs sont réélus le 19 octobre, l’argent sera consacré à l’industrie automobile sur les 10 prochaines années.

Le programme vise à aider le secteur à s’adapter à l’élimination des frais d’importation prévue au PTP. Si celui-ci est ratifié, le programme promis par les conservateurs entrerait en vigueur en 2017-2018, lorsque l’actuel programme de subvention prendrait fin.

D’après Stephen Harper, il est injuste de comparer la gestion de l’offre du secteur laitier et l’industrie automobile, qui s’appuie sur les exportations.

«Nous croyons que cette entente offre d’énormes avantages pour le secteur automobile. En fait, j’irais à l’autre extrême en disant que si nous ne faisions pas partie de cette entente, ce serait dévastateur pour le secteur.»

Alors qu’il vantait le PTP, la grogne s’intensifiait à l’extérieur. Une vingtaine de travailleurs de l’industrie automobile de l’usine d’assemblement GM d’Oshawa manifestaient.

Le PTP éliminerait progressivement, sur cinq ans, une taxe de 6,1 pour cent sur les importations de voiture. Les véhicules seraient importés sans frais au Canada, tant qu’ils sont construits à 45 pour cent de pièces provenant de pays participants du PTP. C’est un taux plus bas que celui de 62,5 pour cent présentement prévu dans l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna).

Selon le syndicat Unifor, qui représente 40 000 employés de l’industrie automobile, le PTP mettrait 20 000 emplois à risque.

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