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PTP: Duceppe s'explique mal la réaction de Mulcair

DRUMMONDVILLE, Qc — Gilles Duceppe juge prématurée la réaction de Thomas Mulcair dans le dossier du Partenariat transpacifique (PTP).

Si le chef bloquiste se dit «déçu» de l’ouverture d’une brèche dans la gestion de l’offre, il ne voit pas pour autant comment son adversaire du Nouveau Parti démocratique (NPD) peut menacer aussi promptement de désavouer l’entente de libre-échange.

«M. Mulcair veut déchirer quelque chose qui n’est pas encore écrit. Bonne chance!», a-t-il lâché en point de presse lors d’un arrêt de campagne à Drummondville, mardi après-midi. «Moi, j’ai toujours appris que si je veux déchirer quelque chose, c’est aussi bien que ça existe avant», a poursuivi M. Duceppe.

En vertu de l’entente signée lundi, le Canada donnera à ses 11 nations partenaires qui ceinturent l’océan Pacifique un accès à l’équivalent de 3,25 pour cent de la production de lait canadien, industrie agroalimentaire de grande importance au Québec.

Pour compenser les pertes qu’encaisseront les producteurs laitiers, le fédéral versera 4,3 milliards $ sur 15 ans — ce montant inclut le dédommagement promis aux producteurs fromagers dans le cadre de l’entente de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne.

Ce dont il faudra s’assurer au moment de discuter des modalités du PTP, c’est que ces compensations soient effectivement versées, selon M. Duceppe. Car le secteur agricole n’a «très clairement» pas droit au même traitement que le secteur automobile, a-t-il dénoncé.

«Quand il y a eu cet accord (de libre-échange) avec la Corée du Sud (en février 2014), avant même que ce soit signé, le fédéral a accordé 500 millions $ de compensation pour l’automobile. C’est deux poids, deux mesures. Donc il faut se battre pour qu’il y ait des compensations», a-t-il soutenu.

Le fédéral fait preuve d’une incohérence similaire dans le dossier du déversement des eaux usées, selon le Bloc, qui accuse le ministre Denis Lebel d’avoir voulu faire «de l’électoralisme» en critiquant le rejet de huit milliards de litres de ces eaux contaminées dans le fleuve Saint-Laurent par la Ville de Montréal.

Gilles Duceppe se demande pourquoi les conservateurs, qui ont suspendu mardi après-midi le projet de déversement à Montréal, ne réservent pas le même traitement à la Ville de Toronto.

Selon Michèle Prévost, qui dirige la Chaire industrielle CRSNG en eau potable de l’école Polytechnique de Montréal, Toronto décharge dans le lac Ontario environ 10 milliards de litres d’eaux usées annuellement sans prévenir ses citoyens.

«Ça se passe à Toronto sans avertissement, mais je n’ai pas vu un politicien (…) dénoncer les déversements réguliers dans le Lac Ontario», a martelé le leader bloquiste, qui a consacré l’essentiel de sa journée de mardi à des activités militantes.

Parti de Montréal au petit matin, l’autocar du Bloc québécois doit s’arrêter dans cinq circonscriptions au total avant de rentrer au bercail en soirée.

Au déjeuner et au dîner, lorsqu’il a pris la parole devant les militants, M. Duceppe n’a pas manqué de dire qu’il a «le vent dans le dos» et qu’il faut profiter de l’élan pour «pédaler encore plus fort», comme à vélo.

En matinée, l’autocar bloquiste s’est arrêté dans le comté de Pierre-Boucher—Les Patriotes—Verchères, où une lutte à deux semble se dessiner entre le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique (NPD).

Cette circonscription était représentée par la «députée fantôme» néo-démocrate Sana Hassainia, qui avait terminé son mandat comme indépendante. Elle a décidé de ne pas solliciter un nouveau mandat.

Le candidat qui s’y présente sous la bannière bloquiste, Xavier Barsalou-Duval, espère pouvoir en tirer profit et l’emporter sur Raphaël Fortin, son adversaire du NPD.

À moins de deux semaines du scrutin, l’ex-président du forum jeunesse du Bloc québécois se dit en tout cas encouragé par le déroulement de sa campagne.

M. Barsalou-Duval bénéficie d’un appui constant de la part du député péquiste Stéphane Bergeron, qui a représenté pendant environ cinq ans la circonscription de Verchères—Les Patriotes (dont la délimitation a été légèrement modifiée).

Ils étaient tous deux présents au déjeuner militant auquel participait Gilles Duceppe mardi matin.

En après-midi, du côté de Drummondville, le chef bloquiste a parlé de sécurité ferroviaire.

Une voie ferrée sur laquelle circuleraient des convois pétroliers en direction du terminal de Belledune, au Nouveau-Brunswick, traverse la municipalité à quelques endroits.

Ce projet de terminal n’a pas encore été approuvé.

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